De cette figure de la gauche française, on se souvient des larmes le jour de l’investiture d’Emmanuel Macron à l’Élysée. L’élection de ce président auquel il consacra ses derniers combats incarnait son idéal : des valeurs de gauche se mariant aux canons du libéralisme, un mariage des contraires censé promouvoir le compromis entre économie de marché et protection sociale. Longtemps soutien de Dominique Strauss-Kahn au sein d’un parti socialiste fidèle aux thèses marxistes, hostile au grand capital et aux questions sécuritaires, Collomb fut longtemps suspecté de trahison pour ses compromissions avec la droite modérée. En 1995, élu maire du 9e arrondissement de Lyon, il intègre l’exécutif du grand Lyon présidé par Raymond Barre. Considéré comme un personnage transgressif au sein d’un Parti socialiste tourné vers l’alliance des gauches, marginalisé sous l’ère Jospin, Gérard Collomb fut pourtant un des artisans de la refondation du PS avec François Mitterrand, puis avec Pierre Mauroy, avant d’être marginalisé.
Sensibilisé bien avant ses camarades socialistes au risque de fracturation de la société sur les questions identitaires et de sécurité, il dut se résoudre à rester en marge de la direction du PS pendant de longues années. Élu maire de Lyon en 2001, il fut l’un des rares parrains issus de la gauche à se pencher sur le berceau d’un Emmanuel Macron dans lequel il avait décelé la synthèse entre une vision à la fois autoritaire et humaniste de la gauche. Libérale mais solidaire. Il soutient ouvertement la candidature d’Emmanuel Macron dès 2016 et voit dans son arrivée à l’Elysée, la reconnaissance par procuration de son combat politique.
Un incompris marqué par l’affaire Benalla dès le début du quinquennat, et qui finira par quitter le ministère de l’Intérieur, non sans avoir alerté le Président sur les fractures menaçant le pays. Retiré en sa ville de Lyon, Collomb n’eut jamais le moindre mot déloyal envers Emmanuel Macron.
Un affectif, un fidèle dont la disparition émeut le président qui faisait part dès hier soir de « son chagrin », saluant la mémoire « d’un digne successeur d’Édouard Herriot. ». François Hollande confiait au JDD son hommage à un « homme d’une inépuisable ténacité, d’un rare courage et d’une immense détermination ». Manuel Valls de son côté se souviendra du parcours « d’un Républicain exemplaire » et pleure la perte « d’un ami ». Le président emblématique de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, salue « un grand maire et un homme de grande qualité. On est immensément triste. Il avait accompagné de manière formidable l’OL. On avait une envie commune de porter la ville de Lyon le plus loin possible. Il nous manque déjà ».
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