La mairie de Rive-de-Gier avait été incendiée dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, lors des violences urbaines. Deux mois après les faits, quatre jeunes, dont un mineur de 17 ans, ont été placés sous contrôle judiciaire.
Le début de l’été avait été marqué par des violences urbaines après la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre. Dans la nuit du 30 juin au 1ᵉʳ juillet, des individus avaient pénétré par effraction dans l’enceinte de la mairie de Rive-de-Gier. Ils y avaient déclenché un incendie en mettant le feu à des poubelles. Ils ont également tenté de s’introduire dans le local de la police municipale, et l’avaient, lui aussi, partiellement incendié.
Ces agissements ne sont pas restés sans conséquence. Au-delà d’avoir causé un préjudice financier majeur pour la commune, ils ont « très fortement compliqué le fonctionnement du service public municipal au détriment de ses administrés« , indique le tribunal judiciaire de Saint-Etienne dans un communiqué de presse.
Lors de nouvelles violences urbaines commises à Rive-de-Gier au lendemain de l’incendie de la mairie, les policiers du commissariat de Saint-Chamond avaient interpellé un jeune homme âgé de 18 ans, « pour sa participation à un groupement formé en vue de commettre des violences contre les personnes ou des dégradations« . À la suite de quoi il avait été condamné par le tribunal correctionnel, le 5 juillet en comparution immédiate, à dix mois d’emprisonnement. Une peine qui avait finalement été aménagée avec le port d’un bracelet électronique.
Lors de cette enquête, son téléphone portable avait été saisi et analysé, afin d’établir si oui ou non, il était présent lors de la dégradation de la mairie. Le 13 septembre dernier, l’individu est placé en garde à vue par la police judiciaire et reconnait sa participation aux faits. Durant son audition, il met en cause trois autres jeunes. Deux sont majeurs, tandis que le troisième est un mineur de 17 ans. Le 14 septembre, tous les trois sont, à leur tour, placés en garde à vue.
Tous, sauf un, reconnaissent leur participation, même s’ils minimisent leur rôle. Ils cherchent à se justifier par « l’effet de groupe », après s’être retrouvés sur place suite à un rassemblement organisé sur Snapchat.
Jusque-là, ces quatre jeunes individus n’étaient pas connus des services de police. « Les trois majeurs ont été déférés vendredi 15 septembre au parquet et placés sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal, avec interdiction de contact entre eux et interdiction de sortir de leur domicile entre 19 heures et 7 heures« , relate le procureur. Ils seront jugés le 28 septembre prochain, devant le tribunal correctionnel de St-Etienne pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes« . Ils encourent une peine de 10 ans d’emprisonnement.
Le mineur, quant à lui, a été déféré et placé sous contrôle judiciaire, et confié à la Protection judiciaire de la jeunesse, dans l’attente de l’audience du tribunal pour enfant, le 29 novembre prochain.
Dans son communiqué, le procureur de la République se félicite de « l’élucidation de ces faits, deux mois à peine après leur commission.«
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