Ils sont arrivés de bonne heure. Et en nombre. Ce mardi 12 mars, près d’une vingtaine de policiers ont débarqué à l’Hôtel de Ville de Lyon. Ils seraient restés toute la matinée et une partie de l’après-midi ; multipliant les auditions, les analyses de téléphones et les saisis de documents papier ou numérique.

Que cherchaient-ils au cours de cette spectaculaire opération judiciaire ? Selon nos informations, ils enquêteraient sur les postes de chargés de mission, qui sont rattachés à la direction de la coordination institutionnelle de la mairie. Ces emplois, effectués auprès des élus, doivent réglementairement être purement administratifs. Et donc apolitiques.

« Mais la frontière est tenue, expose un observateur avisé de la vie politique locale. La justice doit probablement avoir été alertée par une plainte ou un signalement de la chambre régionale des comptes sur un potentiel mélange des genres. Elle va passer en revue toutes les fiches de poste, les travaux effectués mais aussi les activités sur les réseaux sociaux qui peuvent témoigner d’un rôle politique. »

« Il est normal de vérifier »

Contactée par nos confrères de Tribune, la majorité dirigée par Grégory Doucet s’est voulue sereine : « Il est normal de vérifier la situation des employés qui ont le statut de chargés de mission. La Ville est bien entendu à la disposition de la Justice et n’a comme habituellement en pareille hypothèse aucun commentaire à faire dans une enquête en cours. »

De telles perquisitions liées au rôle, parfois ambigu, des chargés de mission ne sont pas exceptionnelles. D’autres collectivités ont reçu, ces dernières années, la visite de policiers pour des affaires plus ou moins similaires. Ce fut notamment le cas de la Région Auvergne Rhône-Alpes en 2022, pour l’affaire Ange Sitbon. Même chose en 2020 en île de France, dans le cadre d’une enquête ouverte pour détournement de fonds publics.

Le rôle flou des chargés de mission s’était, par ailleurs, déjà posé à Lyon, sous la mandature de Gérard Collomb.