Laurent Wauquiez fustige une loi « ruralicide ». Ce samedi, le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé la sortie de sa région du dispositif « zéro artificialisation nette ». Cette démarche nationale, actée par la loi Climat et Résilience, demande notamment aux régions de limiter drastiquement la bétonisation des espaces naturels ou agricoles. L’objectif annoncé est dans un premier temps de réduire de moitié l’artificialisation des sols d’ici 2031, pour atteindre le « zéro artificialisation nette » en 2050, relate BFMTV.

« J’ai décidé que la région se retirait du processus », a déclaré Laurent Wauquiez à l’Alpe d’Huez, devant les membres de l’Association des maires ruraux de France. Sous les applaudissements, celui-ci a ajouté que « mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité » revient à s’interdire « toute forme d’avenir ». « Chez nous si les gens viennent c’est précisément parce qu’il y a un peu d’espace », a argué le président d’Auvergne-Rhône-Alpes, dénonçant des décisions prises « par la technocratie ».

Un dispositif qui divise

S’il y a un consensus sur la nécessité de freiner l’artificialisation des sols, nombre d’élus locaux ont exprimé leur inquiétude face à cette nouvelle réglementation. « Nous avions anticipé les choses car l’urbanisme détermine l’histoire d’une commune, mais avec la loi ZAN, comment se projeter avec des contraintes de plus en plus fortes ? », confiait le maire de Matour (Bourgogne), auprès du Journal de Saône-et-Loire.

Certains maires ruraux craignent en effet que les communes qui ont déjà énormément urbanisé se retrouvent avantagées. Face à ces inquiétudes, le Sénat a validé dernièrement certains assouplissements dans la loi, afin d’apporter aux communes une garantie minimale d’un hectare et demi de sols à urbaniser, sans condition de densité.