C’est un nouveau choc pour les habitants de Villeurbanne, mais aussi du 3e arrondissement de Lyon.
Durant la soirée de ce mardi 28 mai 2024, une nouvelle fusillade s’est déroulée à la limite entre les deux villes, avec à la clé un blessé pris en charge entre la vie et la mort à l’hôpital Edouard-Herriot après avoir été touché par plusieurs balles.
« Peur d’une balle perdue »
Contacté par actu Lyon, le maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, assure d’abord avoir « les mêmes sentiments que les habitants : de l’inquiétude, une forme de ras-le-bol, et presque une colère ».
Après quatre fusillades en un peu plus d’un mois dans sa commune, l’élu était ce mercredi après-midi dans le quartier des Maisons neuves, là où les nombreux tirs avaient résonné quelques heures plus tôt.
Aux côtés de la préfète du Rhône déléguée à la Sécurité, Juliette Bossard-Trignat, l’objectif était clair, échanger avec les habitants et tenter de rassurer.
Mais le maire affirme quand même qu’il craint un drame : « Ce dont j’ai surtout peur, c’est qu’une balle perdue blesse ou tue une personne qui n’a rien à voir ».
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Lutter contre la circulation des armes
Cédric Van Styvendael prend aussi de la hauteur et met le doigt sur une problématique nationale : « Villeurbanne n’est pas la seule ville face à ces phénomènes de fusillades, mais on ne doit pas s’y résoudre. Il faut réagir contre cette recrudescence qui pose la question de la libre circulation des armes, notamment automatiques ».
L’élu de la 19ᵉ ville de France, en nombre d’habitants, fait aussi le parallèle avec la tuerie du péage d’Incarville (Eure), le 14 mai 2024, quand un fourgon transportant un détenu avait été attaqué par des hommes armés, tuant deux agents pénitentiaires :
On le voit bien, une limite a été franchie dans ce dont sont capables les grands voyous de ce pays avec l’usage des armes. Il y a une installation sur la voie publique du grand banditisme. Nous avons un problème dans ce pays, on doit le régler ensemble.
Le maire n’évoque pas le trafic de stupéfiants puisque le parquet de Lyon n’a pas donné d’indication sur les motivations des récentes fusillades à Villeurbanne, même si des sources policières assurent qu’une lutte de territoire est en cours.
Encore des renforts ?
Face aux règlements de comptes qui ont frappé Villeurbanne depuis des mois, et particulièrement certains liés au trafic de drogue au Tonkin, Gérald Darmanin avait annoncé des moyens supplémentaires lors d’un déplacement.
Pour rappel, les effectifs de CRS, positionnés dans le quartier du Tonkin, ont été envoyés dans le quartier Maisons neuves après les tirs de ce mardi soir. Une brigade de sécurité territorialisée (BST) doit aussi voir le jour d’ici septembre.
La commune réclame donc « l’application de la même mobilisation à d’autres quartiers », puisque selon le maire, « la police municipale n’a jamais été conçue pour enrayer les trafics ou empêcher les règlements de compte à l’arme automatique ». Cédric Van Styvendael appuie néanmoins sur sa vidéosurveillance, « ainsi que les gens derrière les écrans ».
La préfecture du Rhône assure aussi que les enquêteurs travaillent d’arrache-pied pour retrouver les mis en cause. « La vigilance est totale, des moyens d’enquêtes conséquents sont affectés », nous affirme-t-on.
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