En arrivant à la mairie en 2020, Cédric Van Styvendael a revendiqué une rupture avec son prédécesseur Jean-Paul Bret, à tel point que ce dernier a tendance à le renier sur plusieurs aspects.
Outre les grands projets portés avec la Métropole de Lyon et les chantiers du quotidien, le nouvel édile socialiste de Villeurbanne a décidé de faire savoir qu’il investissait.
Un rapport de la Chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes a été publié ce mardi, et concerne la communication externe de la collectivité depuis 2018. Les juges financiers révèlent ainsi que Cédric Van Styvendael a largement dépassé les budgets d’antan, notamment en 2022, année du label « capitale française de la culture » et de ses nombreux spectacles.
Le rapport indique qu’en 2020, le maire a fait appel à l’agence JBL Conseil-Stories Store pour mettre au point une stratégie de communication. Ce qui n’avait jamais été le cas auparavant. Coût de l’opération : 47 520 euros TTC, pour une stratégie articulée autour de dix axes et qui n’a jamais été présentée en conseil municipal, pas plus que le bilan et les résultats obtenus. Du moins jusqu’au conseil du 14 décembre dernier, réalisé une fois le rapport bouclé.
Premier couac : « le service de la communication de la commune est irrégulièrement rattaché au cabinet du maire. En effet, le cabinet se situant hors de la hiérarchie administrative, aucun service ne peut lui être rattaché ». Il est donc recommandé à Cédric Van Styvendael de faire comme les autres collectivités et recruter un responsable de la communication.
La Chambre régionale des comptes relève également « de nombreuses irrégularités en matière de commande publique, tels qu’un non-respect des délégations de signature en matière d’achat, et, une absence de rigueur dans l’application des règles de publicité et de mise en concurrence« . Mais la Ville de Villeurbanne s’en était rendue compte et a réorganisé depuis son service de la commande publique.
En 2022, la culture a coûté cher
Parlons gros chiffres. En 2022, les juges financiers estiment que la mairie villeurbannaise a dépensé 3 millions d’euros en communication externe, soit 19,9 euros par habitant. C’est près de 3 euros par habitant en plus par rapport à 2018, lors de la mandature précédente.
Et ce budget prend des proportions folles si on rajoute celui de la capitale française de la culture, qui fait grimper la note pour le Villeurbannais à 27,10 euros par habitant en 2022…
Cédric Van Styvendael, par ailleurs vice-président de la Métropole de Lyon chargé de la Culture, ne s’est jamais caché d’avoir fait exploser la note pour cette année 2022, dont le point d’orgue fut Bull Machin de la compagnie Royal Deluxe.
Et celle de la communication pour la promouvoir n’a pas dérogé à la règle : +82,5% par rapport au budget initialement programmé, pour un total de 1,28 million d’euros, soit 11,5% du budget total de l’évènement.
L’édile socialiste a toutefois répondu à la CRC que la responsabilité revenait au ministère de la Culture qui l’avait enjoint à « renforcer la communication sur l’évènement ». Roselyne Bachelot et Rima Abdul Malak ont bon dos.
La Chambre régionale des comptes s’interroge également sur « une possible entorse à la charte de Munich des journalistes » concernant le partenariat passé entre la mairie de Villeurbanne et France 3 Auvergne-Rhône-Alpes pour la capitale française de la culture, pointant du doigt le fait que les journalistes devaient apporter à la fois « un soutien éditorial et un soutien promotionnel » à l’évènement.
Toujours plus de dépenses, pour davantage de résultats ?
Outre l’affichage publicitaire ou les réseaux sociaux, la mairie propose un magazine municipal bien mieux distribué, en passant de 73 000 à 84 000 exemplaires, avec six à dix pages de plus que sous Jean-Paul Bret.
Viva est la dépense la plus importante de la direction de la communication. Et si le tirage n’a augmenté « que » de 11 000 exemplaires, les dépenses hors masse salariale pour réaliser le magazine sont passées de 210 500 euros en 2018 à plus de 400 000 en 2022 ! La municipalité rétorque subir de plein fouet la crise du papier, et se félicite que Viva constitue la « première source d’information pour 70% des habitants ».
Concernant les encarts publicitaires dans la presse et l’affichage de mobilier urbain, le rapport indique qu’entre 2018 et 2022, un million d’euros a été dépensé. Et que 42% de cette somme a été divisée entre seulement trois acteurs : Clear Channel, le groupe Rosebud (Tribune de Lyon) et Le Progrès. Un pourcentage encore plus élevé quand il s’agit de publicités des services culturels puisque Rosebud et Le Progrès se sont partagés 67,5% des 98 657 euros dépensés.
Au rayon des rares bons points distribués, le coût des voeux de Cédric Van Styvendael fut de 54 660 euros en 2022, contre 84 700 euros en 2018 pour Jean-Paul Bret.
Invité à faire part de ses observations, le maire de Villeurbanne a assumé totalement cette stratégie, et même le dépassement de 2022 : « La Ville se félicite du travail accompli par les services et les élus en cette matière : en effet, nous sommes satisfaits de voir que la Chambre souligne l’efficacité des actions mises en oeuvre, au regard des indicateurs d’évaluation mis en place par la Ville, en prenant l’exemple de la connaissance du label qui a fortement progressé » (51% des Villeurbannais informés en novembre 2021, 85% en juillet 2022 ndlr).
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