Alors qu’une écolière a été renversée par une voiture vendredi 8 septembre, la Ville continue de déployer le dispositif « rue des enfants » autours des établissements scolaires. Les associations de parents d’élèves sont satisfaites mais veulent aller plus loin.
Depuis hier, mardi 12 septembre, un peu de sérénité a gagné le cœur des parents, rue Pommier, dans le 3ᵉ arrondissement de Marseille. A l’école maternelle Pommier dans le quartier populaire de la Belle de Mai, la ville de Marseille a inauguré le dispositif Rue des enfants.
Il s’agit d’un aménagement sécurisé qui permet d’assurer la sécurité des enfants aux abords des écoles. Dans la rue Pommier, la piétonnisation est définitive. Ailleurs dans Marseille, des barrières amovibles créeront des aires piétonnes temporaires, seulement aux heures d’entrée et de sortie des classes.
« On applaudit cette mesure, ça va dans le sens de ce que l’on demande« , félicite Patrick Ferrand, membre du mouvement des parents d’élèves du 13 (MPE13). « C’est l’archétype de la rue où on se demande pourquoi les voitures circulent« .
Cette inauguration intervient seulement quelques jours après qu’une élève de quatre ans a été renversée et grièvement blessée devant le groupe scolaire de Bonneveine, dans le 8ᵉ arrondissement de Marseille.
Après cet accident, Benoit Payan, maire de Marseille, a annoncé limiter la vitesse à 30 km/h devant toutes les écoles. Une « non-décision », pour Patrick Ferrand, membre du Mouvement des parents d’élève du 13 (MPE 13). « Les 30 km/h et les dos d’âne, c’est déjà le cas quasiment partout, et un enfant qui se fait percuter à 30 km/h, c’est fatal !« , assène-t-il. Il pointe du doigt la configuration de Marseille, où les trottoirs sont étroits et le stationnement « anarchique », ce qui pousse les jeunes à marcher sur la route.
« Si les trottoirs sont larges, les deux roues se garent, et les enfants sont contraints de les contourner en passant sur la voie publique. La circulation des élèves, c’est la jungle. » Pour Patrick Ferrand, ce qui pose un problème, c’est bien la cohabitation avec les utilisateurs de véhicule motorisé. « On demande une fermeté de la police municipale qui est laxiste concernant le stationnement des deux roues sur les trottoirs.«
« Il serait temps que la métropole, avec des aménagements, et la ville, avec ses agents municipaux, pensent à la sécurité des élèves et non aux habitudes des riverains, souhaite-t-il. Il faut que les enfants deviennent prioritaires ». De plus, selon lui, il est nécessaire de créer des aménagements pour réguler le trafic aux extrémités des routes barrées. « Si ça bouchonne, c’est juste reporter le problème ailleurs. Si nous prenons l’exemple du secteur Thiers, qui est piéton, aux extrémités, ce sont des parkings sauvages avec les parents qui déposent leurs enfants. Par conséquent, les élèves ont des difficultés pour accéder à pieds à la zone« , souligne Patrick Ferrand.
La municipalité avait déjà pris d’autres dispositions pour assurer la sécurité des écoliers, comme les opérations petits piétons – des retraités présents devant les écoles, qui aident les enfants à traverser – Bien mais peut mieux faire, répondent les parents, qui espèrent une généralisation du dispositif mis en place à la Belle de Mai. « Dans les petites rues, où les trottoirs font 1m20 de large, et où 600 enfants afflux aux heures d’arrivée et sortie d’école, il faut adopter le dispositif « Rue aux écoles« , assure Patrick Ferrand. « Rendez-vous compte, 600 élèves, c’est 1% du Vélodrome, dans une rue« , illustre-t-il.
« Ce qui nous contraint et nous empêche d’aller plus vite, c’est le fait que nous n’ayons pas la compétence voirie. Et malgré le fait que la conseillère municipale Perrine Prigent en soit la référente à la Métropole, on ne travaille toujours pas ensemble avec leurs services », regrette Audrey Gatian, adjointe (PS) en charge des mobilités.
Pour améliorer les conditions d’entrée et de sortie de classe, les membres du MPE 13 regrettent de ne pas être consultés. « Nous n’avons aucune information sur ces sujets, ce sont des projets secrets sur lesquels on ne nous demande pas notre avis. C’est problématique. En tant que parents, nous savons où ça bloque et à quelle heure« , relate Patrick Ferrand.
Des dispositifs proches de « Rue des enfants » ont déjà été adopté dans plusieurs villes d’Europe et de France, notamment à Aix-en-Provence. Paris, par exemple, a mis la sécurité des enfants « au cœur du Code de la rue ». « La priorité n°1 du Code de la rue est de protéger les piétons, notamment les plus jeunes ». A Marseille, du chemin reste encore à parcourir.
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