Coincé dans les bouchons de ce mardi 15 août, voilà quelques longues minutes que vous avez les yeux fixés sur la plaque d’immatriculation de la voiture devant vous. Vos enfants ont peut-être même lancé le jeu qui consiste à trouver le département associé aux numéros, aux logos ou aux lettres inscrits sur les parechocs des autres véhicules.
Heureusement, votre copilote dégaine son smartphone connecté au site du Progrès et peut vous annoncer fièrement « les plaques d’immatriculation ont été imaginées à Lyon. »
Plaque obligatoire pour traverser le parc de la Tête d’Or
Les pionniers de l’automobile sont lyonnais. Marius Berliet sort sa première voiture « Pantoufle », en 1895. Fin 1902, l’usine de Monplaisir en fabrique 10 à 15 par mois. Les citadins s’équipent et… les accidents sont en hausse, les délits de fuite aussi (juridiquement ce délit est instauré en 1908).
Pour responsabiliser les nouveaux automobilistes, Antoine Gailleton, alors maire de Lyon, impose en 1891 une plaque d’immatriculation lisible pour tous les véhicules à moteur qui circulent dans parc de la Tête d’Or.
Deux ans plus tard elle s’impose partout en France
Du parc de la Tête d’Or, la règle s’installe dans toute la commune de Lyon, même pour les touristes qui doivent demander une plaque temporaire. Puis dans toute la France, le 14 août 1883. Si depuis 2009 il est possible de choisir son numéro de département, indépendamment de son lieu de résidence, en 1901 les plaques se composent de 3 chiffres et de la lettre de l’arrondissement concerné.
Soit le « S » pour le Rhône, car l’administration compétente se trouve à… Saint-Étienne. La plaque est dite « minéralogique », car elle est délivrée par le service des Mines. Elle se présente d’abord en blanc sur fond noir, puis en noir sur fond jaune et depuis 2009, en noir sur fond blanc avec le logo en bleu.
Le docteur Gailleton veille encore sur les Lyonnais ?
Évidemment, il est interdit aujourd’hui de circuler en voiture au parc de la tête d’Or, quand au quai du docteur Antoine Gailleton où les accidents sont aussi fréquents , il devrait accueillir bientôt plus de verdure, et moins de voitures. Mais la plaque d’immatriculation pourrait persister même après la disparition des voitures et deux-roues.
En effet, Xavier Lacovelli, député de majorité, a récemment déposé une proposition de loi visant à rendre la plaque d’immatriculation obligatoire pour les trottinettes et vélos électriques (c’est déjà le cas pour certains vélos puissants qui peuvent monter jusqu’à 45 km/heures ).
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