Six vitraux signés de l’abbé Ribes, dont le diocèse de Lyon a reconnu la culpabilité pour des faits de viols sur 49 victimes dans les années 1950 à 1990, vont être retirés de l’église de la commune de Sainte-Catherine dans le Rhône.
Le Figaro Lyon
Cette fois-ci, les victimes pourront assister à la dépose. Deux mois après le retrait des vitraux du père Ribes à l’église de Dième dans l’anonymat de l’été, huit productions de l’abbé, décédé en 1994 et finalement reconnu coupable de pédophilie par l’église sur des dizaines d’enfants, vont être enlevées de l’église de la commune de Sainte-Catherine (Rhône). Luc Gemet, qui mène le collectif de victimes depuis deux ans, se félicite de se voir associé à la démarche. Il sera présent ce mardi dans la petite église de la campagne des monts du Lyonnais.
«Il s’agit de vitraux assez figuratifs dont l’abbé Ribes a réalisé les maquettes à la période où personnellement j’ai été victime de ses abus, raconte Luc Gemet. Je me souviens l’avoir vu faire les dessins, l’avoir accompagné chez le vitrailliste». Celui qui se définit comme «catholique dégoûté par les hypocrisies», alors que les abus du Picasso des églises avaient été signalés dès 1976, souligne la considération témoignée par la commune. «Le maire nous a proposé des salles de rencontres» précise-t-il.
«Détails évocateurs»
La dépose des œuvres se poursuit donc. Elle est bien engagée dans les autres églises du département qui en comportent. C’est notamment le cas à Loire-sur-Rhône, au sud du département, où une convention a été signées avec le diocèse, et à Charly, plus près de Lyon, où les discussions sont en cours. À Givors en revanche, le maire Mohamed Boudjellaba a botté en touche et écrit au pape pour lui demander son avis sur le sort à réserver aux deux vitraux d’une petite chapelle. Reste enfin plusieurs vitraux à l’église de Caluire louée par l’Église catholique à sa cousine orthodoxe, pour laquelle des devis seraient en cours de réalisation.
Luc Gemet se focalise désormais sur les œuvres classées de l’abbé. Des tableaux qui ont pu être rapidement retirés des clous, à la différence des vitraux. Ils sont stockés, mais les victimes voudraient les voir détruits. C’est ce qu’ils ont demandé au ministère de la Culture. Idem pour les vitraux. «On veut qu’ils ne soient plus visibles car même pour ceux qui ne sont pas victimes, il y a des détails évocateurs, assure Luc Gemet. D’autant que ces productions ont été réalisées en lien direct avec les abus».
Pour l’heure, la dépose de demain « participera d’une reconnaissance visible». «Cela participe à la réparation», insiste Luc Gemet, en attendant d’éventuelles réparations financières, lointaines et hypothétiques.
La finalité de lestropheesdesmairesdurhone.fr est de débattre de Rhone en toute authenticité en vous donnant la visibilité de tout ce qui est en lien avec ce thème sur le net Ce texte est reconstitué aussi exactement que possible. Si vous projetez d’apporter quelques modifications sur le thème « Rhone », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre journaliste responsable. Ce dossier autour du sujet « Rhone » a été trié en ligne par les spécialistes de la rédaction de lestropheesdesmairesdurhone.fr En consultant de manière régulière notre blog vous serez informé des futures parutions.