Je le disais déjà dans un édito il y a quelques mois : à une époque récente, la question de la direction du Parti socialiste du Rhône et de la Métropole de Lyon aurait suscité un vif intérêt médiatique local. Je me rappelle d’ailleurs d’une fédération du Rhône du PS surchargée de journalistes à chaque événement, chacun y allant de son pronostic.
Une organisation qui connaît un nouvel essor
Emblème de cette ère, le parti à la rose jouissait d’une influence considérable, avec de nombreux parlementaires sous sa bannière. Après une longue période dans l’opposition face à la droite, Gérard Collomb, alors membre du PS, présidait le Grand Lyon depuis 2001, où la majorité politique s’étendait des communistes au centre-droit, en incluant EELV (ce que se gardent bien de rappeler d’ailleurs le maire de Lyon et le sénateur Thomas Dossus, qui à chaque discours expliquent que la gauche est arrivée au pouvoir en 2020…). Le PS détenait également la Ville de Lyon, dirigeait la plupart des arrondissements lyonnais (sauf le 1er, qui bénéficiait aux écologistes en vertu d’un accord électoral avec le PS puis le 9e, pour les mêmes raisons), et avait déjà sous son aile des villes comme Villeurbanne et Saint-Fons puis Vaulx-en-Velin.
À cette période, le parti jouissait également de l’appui de municipalités telles que Bron, Saint-Priest, Décines, Meyzieu et Rillieux-la-Pape, toutes passées ultérieurement chez Les Républicains, et s’appuyait sur un réseau dense de militants, avec jusqu’à 800 membres à Villeurbanne et 500 dans la section la plus importante de Lyon, celle du 7e arrondissement, que j’ai eu le plaisir un temps de diriger.
Il y a quelques mois, au Congrès des socialistes du Rhône, environ 500 militants ont voté pour presque 900 inscrits. Ce qui est loin des années fastes mais est largement au-dessus de bien des organisations politiques du coin ayant plus d’élus et de médiatisation.
Et 282 votes soit 57,2 % sont allés au texte d’Olivier Faure (pro-NUPES). Porté par une locale de l’étape, Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, le texte anti-NUPES soutenu par François Hollande a reçu 184 votes soit 37,32 % des voix. Enfin, quelques autres 5% soit 27 voix sont allés au texte se situant entre les deux blocs porté par le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.
A côté de ces débats, le PS lyonnais connaît un renouveau d’adhérents, des jeunes, des réadhésions d’anciens et peut se diriger vers un nouveau printemps, à condition de délaisser l’entre soi et de privilégier une implantation dans la société et les quartiers populaires.
Un ou une cheffe pour cheffer le PS du Rhône. Mais qui ?
Suite à l’exclusion de la responsable de la fédération Christiane Constant pour des propos jugés plus que problématiques (cette adhérente de longue date avait comparé une partie de ses adhérents à des macaques ndlr), la fédération du Rhône du PS se retrouve sans responsable.
Du coup, depuis quelques mois, c’est une direction collégiale qui regroupe différentes sensibilités du parti à la rose autour du sympathique élu de Caluire Fabrice Matteucci. On y retrouve la députée européenne Sylvie Guillaume, l’ancienne sénatrice Christiane Demontès qui dirigeait la fédération du Rhône quand j’étais aux Jeunesses socialistes, la maire de Feyzin Murielle Laurent, le pétillant militant Cédric Fouilland de la section du 7e arrondissement où je pris ma première carte un jour de début 1996 peu après le décès de François Mitterrand. Et bien d’autres figures locales bien connues du landerneau politique militant, comme le sympathique Yann Benhayoun ou la communicante Alexandra Tzatchev.
Après un congrès difficile et virulent, tant nationalement que localement, l’apaisement de cette gestion collective entre partisans d’un PS ancré dans la NUPES et d’un PS en dehors de la NUPES a été apprécié par grand nombre de militants. Mais la situation étant temporaire, il faut donc un chef ou une cheffe.
À ce jeu, il y a différents candidats pour cheffer le PS : l’animateur actuel Fabrice Matteucci est soutenu par le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendel et l’eurodéputée Sylvie Guillaume. Et sa gestion consensuelle est saluée par de nombreux militants. L’un des candidats à la candidature, Cédric Fouilland, s’est déjà retiré à son profit. Mais d’autres candidats au sein de la sensibilité qu’il incarne, comme la solide figure du sud du Rhône Jules Joassard, sont aussi sur les starting blocks. Ou le lyonnais Quentin Picard, qui a réussi à fédérer beaucoup d’énergies en demandant une gestion plus offensive de la fédération, rassemblant les soutiens de Christiane Constant.
Côté aile anti-NUPES du parti, le militant Raphaël Comby présente aussi sa candidature. Et la maire de Feyzin, Murielle Laurent, dont la mairie fut très active dans l’aide à l’Ukraine attaquée, bénéficie du soutien de la quasi-totalité des élus socialistes lyonnais mobilisés par Sandrine Runel et de celui d’Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin.
Gageons que ces personnes sachent se retrouver sur l’essentiel après le vote, prévu en ce mois de décembre. Dans un pays où l’extrême-droite semble aux portes du pouvoir, il n’est pas forcément temps de passer trop de temps en querelles de personnes et entre-soi.
Retrouvez tous les billets de Romain Blachier sur son site.
Romain Blachier
La finalité de lestropheesdesmairesdurhone.fr est de débattre de Rhone en toute authenticité en vous donnant la visibilité de tout ce qui est en lien avec ce thème sur le net Ce texte est reconstitué aussi exactement que possible. Si vous projetez d’apporter quelques modifications sur le thème « Rhone », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre journaliste responsable. Ce dossier autour du sujet « Rhone » a été trié en ligne par les spécialistes de la rédaction de lestropheesdesmairesdurhone.fr En consultant de manière régulière notre blog vous serez informé des futures parutions.