Le 20e siècle ouvre une période mouvementée pour la France. Pendant la Première Guerre mondiale, sous l’aune de l’Union sacrée, le conseil municipal de Lyon va participer à la cérémonie du 8 septembre 1915, et cela malgré, dix ans plus tôt, la promulgation de la loi concernant la séparation des Églises et de l’État. On vient afficher l’unité et dépasser les clivages politiques.
Le maire ne participait à la cérémonie au début du 20e siècle
À cette époque, le maire participe-t-il à la cérémonie pour remettre l’écu et le cierge ? Il faut distinguer deux grandes périodes.
La première, sous la longue mandature d’Édouard Herriot (1905-1940, 1945-1957), le maire de Lyon refusait de participer en personne au renouvellement du Vœu des Échevins. Il se faisait représenter par l’un de ses adjoints. Il faut dire qu’Édouard Herriot, qui fut aussi l’un des chefs du cartel des gauches, ne portait pas dans son cœur les traditions catholiques lyonnaises. Nous sommes aussi dans une époque où les pouvoirs publics cherchent à se tenir à distance de l’Église, suivant une interprétation stricte de la loi de 1905.
On pourrait alors penser que l’actuel maire de Lyon, l’écologiste Grégory Doucet, s’inscrit dans les pas de son prédécesseur, à cette exception près qu’il ne se fait pas représenter lors de la messe par l’un de ses adjoints. Un détail qui n’en est pas un et qui a aussi suscité de l’incompréhension de la part de certains catholiques le 8 septembre 2020.
Les élus catholiques sur les bancs de la Basilique
Mais revenons à l’Histoire. Nous voilà dans l’entre-deux-guerres et le vent commence à tourner.
Un courant de religiosité secoue la France dans cette période fragile. Les Lyonnais assistent en masse à la cérémonie de bénédiction par l’archevêque depuis le balcon de Notre-Dame de Fourvière. Ils se réunissent, à sept heures du soir, sur les quais de Saône et attendent les trois coups de canon.
Ce courant grossit, en particulier après la Seconde Guerre mondiale, le dictaphone offre un plus large auditoire à l’archevêque, comme nous l’explique Bernard Berthod. Autre élément de taille, puisqu’un certain nombre de membres du clergé étaient investis dans la résistance, les rapports entre Église et État vont se décrisper. Et puis à la mairie de Lyon, l’indéboulonnable Édouard Herriot est obligé d’élargir sa majorité aux démocrates chrétiens. On retrouve alors sur les bancs de la basilique de Fourvière un certain nombre d’adjoints, de sénateurs et de députés catholiques qui ont entendu l’appel du pape Pie XI d’ouvrir l’Église à la chose publique.
Le maire Louis Pradel renoue avec la tradition
Lorsqu’en 1957, la mairie de Lyon change de couleur et passe de la gauche radicale au centre-droit, la cérémonie du Vœu des Échevins va encore plus s’institutionnaliser.
Louis Pradel, qui succède à Édouard Herriot, décide de participer en personne à la cérémonie, de remettre le cierge et l’écu et d’échanger quelques mots solennels avec l’archevêque au cours de la messe.
Un héritage que ne vont pas démentir ses successeurs, Francisque Collomb, Michel Noir ou encore Gérard Collomb.
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