Marseille est en deuil. Son ancien maire Jean-Claude Gaudin est mort à l’âge de 84 ans. Il est décédé ce lundi 20 mai dans sa résidence secondaire dans le Var. Il avait été maire de Marseille pendant 25 ans, président de la communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole, président de la Région Paca, vice-président du Sénat et ministre de l’Aménagement du territoire, de la ville et de l’intégration du gouvernement Juppé II. Il a consacré plus de 50 ans de sa vie à la politique. Il totalise 122 années de mandat.

Le décès, annoncé par France Bleu Provence, a été rapidement suivi d’un hommage d’Emmanuel Macron. « De sa ville, sa passion, il avait l’accent, la fièvre, la fraternité, écrit le chef de l’État, amoureux de la cité phocéenne.

Un rêve d’enfant : devenir sénateur

Né en 1939, fils unique d’un maçon et d’une ouvrière, le rêve d’enfant du jeune Jean-Claude est déjà de devenir sénateur. Devenu professeur d’histoire-géographie, il obtient son premier mandat politique en 1965 aux élections municipales à Marseille sur la liste de Gaston Defferre. En 1978, il se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône sous les couleurs de l’UDF. Il restera député jusqu’en 1989.

En 1983, il se présente une première fois aux élections municipales à Marseille face à Gaston Defferre. C’est un échec. En 1986, Jean-Claude Gaudin devient président du Conseil régional de PACA. Il sera réélu jusqu’en 1998. 1989 il tente une nouvelle fois ses chances à la mairie de Marseille. Nouvel échec. Cette même année, son rêve d’enfant devient enfin réalité : il est élu sénateur de Bouches-du-Rhône.

Élu maire de Marseille en 1995… pour 25 ans

En 1995, la troisième tentative est la bonne : Jean-Claude Gaudin est élu maire LR de Marseille. Au cours de cette même année, il prend la tête de la nouvelle communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole et devient ministre de l’Aménagement du territoire, de la ville et de l’intégration dans le gouvernement Juppé 2. C’est lui qui lance les zones franches. Jean-Claude Gaudin est réélu maire de la deuxième ville de France en 2001, 2008 et 2014. Son mandat de sénateur est renouvelé scrutin après scrutin. En 2015, il prend la tête de la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Retrait progressif de la vie politique

En 2017, âgé de 78 ans, il démissionne de son poste de sénateur. Un an plus tard, il quitte la présidence de la Métropole Aix-Marseille. La fin de son mandat de maire à Marseille a été marquée par l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne en novembre 2018. Jean-Claude Gaudin avait subi de nombreuses critiques pour son inaction. Un rapport remis dès 2015 au gouvernement avait fait état de 40 000 logements indignes à Marseille, menaçant la sécurité de près de 100 000 habitants.

Il y a 3 ans, Jean-Claude Gaudin avait publié ses mémoires intitulées « Maintenant, je vais tout vous raconter », dans lesquelles il retraçait les grands moments de sa vie politique. Il avait promis qu’on n’entendrait ensuite plus parler de lui. Jean-Claude Gaudin possédait une maison secondaire à Saint-Zacharie dans le Var. Selon La Provence, Jean-Claude Gaudin souffrait des jambes, du genou, des chevilles. « Il ne se levait presque plus, sortait de moins en moins », écrit le journal marseillais. Célibataire et sans enfant, il a voué sa vie à sa bonne ville de Marseille. Fervent catholique, il sera enterré au cimetière de Mazargues, un quartier de Marseille, là où repose Bernard Tapie.

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De nombreux politiques lui rendent hommage

Le président des LR Eric Ciotti lui a immédiatement rendu hommage sur X, saluant un homme qui « aimait Marseille plus que tout ». « J’aimais sa gouaille. J’admirais son courage. J’écoutais ses conseils. Je suis fier d’avoir travaillé à ses côtés. Ma peine est immense, je perds un ami », a-t-il ajouté.

Benoît Payan, l’actuel maire de Marseille qui avait succédé à Jean-Claude Gaudin, affirme : « Son départ me peine infiniment ». « Jean-Claude Gaudin paraissait insubmersible », poursuit le premier magistrat de la cité phocéenne. « Il manquera à cette ville ».

François Bayrou, président du Modem et maire de Pau, écrit sur X : « Jean-Claude Gaudin était la voix et le visage de Marseille. Il a été pendant des décennies passionnément politique, mélange bonhomme et truculent de démocratie chrétienne et de libéralisme ».

Renaud Muselier, président de la région Paca, se dit « frappé par une immense tristesse ». « Ensemble, nous avons construit l’unité et le rassemblement au service de Marseille. Il a servi cette ville et a su l’incarner, avec un talent exceptionnel ».

François Hollande, l’ancien président de la République, salue celui qui « a été pendant plusieurs décennies une figure de la vie politique française. Sa passion pour Marseille s’ajoutait à celle qu’il nourrissait pour la République », écrit-il.