Interview Anne Brugnera, députée Renaissance : « Lyon est prête pour une femme maire »

Interview Anne Brugnera, députée Renaissance : "Lyon est prête pour une femme maire"
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La députée Anne Brugnera (Renaissance) dans les locaux d'act Lyon, en septembre 2023.
La députée Anne Brugnera (Renaissance) dans les locaux d’act Lyon, en septembre 2023. (©Théo Zuili/ actu Lyon)

Après la députée Nupes Marie-Charlotte Garin, le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael et le maire du 2ᵉ arrondissement de Lyon, Pierre Oliver, c’est au tour d’Anne Brugnera de participer aux « Rendez-Vous d’actu Lyon« .

La députée Renaissance de la 4e circonscription du Rhône répond aux questions de nos journalistes.

L’ancienne deuxième adjointe à la mairie sous Gérard Collomb et candidate en 2020 évoque ses ambitions au niveau local, avec en ligne de mire les élections municipales 2026 sous l’étiquette de la majorité présidentielle.

Anne Brugnera répond aussi sur les dossiers chauds qui ont animé le mois de septembre 2023 : harcèlement scolaire, interdiction de l’abaya, l’expérimentation de l’uniforme ou encore l’immigration.

« Grégory Doucet n’aime pas les Lyonnais »

Actu : À mi-mandat de Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, quel bilan tirez-vous de ses actions ?

Anne Brugnera : Il y a un certain nombre de réalisations que je trouve intéressantes : piétonisation, vélo… Mais il y a un problème dans la forme. Grégory Doucet ne connait pas Lyon. Quand je dis qu’il ne connait pas Lyon, c’est qu’il mène une politique qu’il pourrait mener dans n’importe quelle autre ville. Il ne s’adapte pas.

Cela se ressent énormément dans sa façon de nouer des partenariats. Lyon est une ville qui était réputée pour ses partenariats public-privé. Le modèle lyonnais, c’est « travaillons ensemble pour le bien des Lyonnais au-delà des clivages ». Grégory Doucet ne sait pas le faire. Avec Bruno Bernard, président de la Métropole, ils ont cassé les partenariats.
Grégory Doucet n’aime pas les Lyonnais. Il y a un vrai problème de contact avec la population. Grégory Doucet n’est pas maire pour eux, mais pour la planète. Je comprends, mais quand on est maire, on est là pour les Lyonnais.

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Quel rôle comptez-vous jouer aux élections municipales en 2026 ? Est-ce que vous êtes favorable à un accord plus large entre la droite et le centre pour prendre la mairie et la métropole ?

A.B. : Je jouerai un rôle en 2026, bien sûr ! Lequel ? Je ne sais pas… J’espère que nous aurons des décisions collégiales pour décider qui fait quoi en 2026. En tant que députée Renaissance, j’ai une responsabilité. Il faut mouiller le maillot lors des élections municipales. Je serai investie sur un projet comme en 2020.

La mairie de Lyon pour moi est quelque chose de capital. Je vois à quel point la ville est en difficulté. La municipalité en place fait du mal au monde économique.

Je suis pour une offre claire aux Lyonnais. Nous présenterons une liste de la majorité présidentielle. Je milite pour qu’on ne présente pas une liste avec Les Républicains tout de suite. On ne peut pas faire tout le monde contre les Verts. S’il faut s’allier au deuxième tour, on mettra en commun nos projets et nous le dirons aux Lyonnais.

« Je ne suis pas candidate à la mairie, mais je ne m’interdis pas de l’être »

Est-ce que cela vous plairait d’être maire de Lyon ?

A.B. : Bien sûr ! En 2020, je me suis présentée pour La République en marche. J’étais très motivée. J’ai toujours cette idée-là. Le mandat de maire est extrêmement intéressant. Je connais les arrondissements, la ville.

Je ne suis pas candidate, mais je ne m’interdis pas de l’être. Je pense que Lyon est prête pour avoir une femme maire de Lyon.

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Abaya : « Il y a eu des couacs mais c’est une minorité »

L’interdiction du port de l’abaya à l’école a fait grand bruit à la rentrée. Vous-même, dans un communiqué signé le 31 août, vous dites que la laïcité doit être appliquée pleinement, sans compromission. Pour vous, cette interdiction était-elle nécessaire malgré les couacs et les risques de stigmatisation ?

A.B. : Oui, elle était nécessaire. Je l’avais déjà demandé lors de l’année scolaire précédente après des retours des référents laïcité des enseignants. Ils étaient en demande. Dans quelques établissements, le phénomène avait pris de l’ampleur. La loi de 2004 ne leur suffisait pas. Il fallait une circulaire pour mettre l’abaya et le kamis dans la loi de 2004.

Beaucoup de jeunes filles sont venues sans. Le message de laïcité est clair et il est passé.

Ça n’empêche pas qu’il faut l’appliquer avec discernement. Il y a eu des couacs, liés à des interprétations et des mauvaises mises en oeuvre mais c’est une minorité.

Anne Brugnera, députée Renaissance du Rhône.
Anne Brugnera, députée Renaissance du Rhône. (©Théo Zuili/ actu Lyon)

Uniforme à l’école : « il faut une évaluation »

Qu’est-ce que vous pensez de l’uniforme à l’école : êtes-vous favorable à une expérimentation ?

A.B. : L’uniforme, c’est un débat qui existe depuis longtemps. C’est souvent utilisé par la droite et l’extrême droite à des fins politiques. Les arguments avancés, c’est que l’uniforme permettra de régler les problèmes de harcèlement et de climat scolaire.

Le ministre de l’Éducation a dit qu’il fera en sorte de mettre en place un cadre pour une expérimentation. Moi, j’ai demandé une évaluation. Prouvez-nous que l’uniforme apporte une réduction du harcèlement. Les enfants peuvent toujours se différencier par des chaussures, etc. On porte beaucoup de vertus à l’uniforme qu’on n’a pas démontrées.

Harcèlement scolaire : « Un gros travail à faire sur les réseaux sociaux »

Le ministre de l’Education, Gabriel Attal, a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire la grande cause de cette année. En tant que députée, que faites-vous ?

A.B. : Au niveau de ma circonscription, je regarde ce que font les équipes avec le programme Phare (lutte contre le harcèlement). Les équipes s’en saisissent de plus en plus. Gabriel Attal a demandé un bilan à tous les recteurs et je vais disposer de celui de l’académie.

Gabriel Attal demande un électrochoc aux recteurs. À quoi doit-on s’attendre ?

A.B. : La grande difficulté dans le harcèlement : c’est de le détecter. Ensuite, c’est de trouver des sanctions vis-à-vis du harceleur et la mise en sécurité du harcelé. L’autre axe sur lequel on va travailler, c’est de le suivre dans le temps. Nous avons un gros travail à faire sur les réseaux sociaux.

Police à l’école : « il faut être ferme et envoyer des messages »

Vous préférez plutôt Pape N’Diaye ou Gabriel Attal en tant que ministre de l’Education ?

A.B. : Je connais très bien Gabriel Attal. On a été élu en même temps. Nous étions dans la même commission des lois. Je suis très contente qu’il soit ministre de l’Éducation. C’est un ministère difficile, où il y a beaucoup de choses avec une résonance médiatique. Je pense qu’il est bon ministre. Après, j’ai bien travaillé avec Pape N’Diaye, mais je pense que c’était difficile pour lui, notamment médiatiquement…

Que pensez-vous des policiers qui sont intervenus dans une classe pour interpeller un jeune harceleur qui avait tenu des propos violents envers son camarade ?

A.B. : La police est allée chercher cet élève suite à une enquête. Ce qui a fait débat, c’est qu’ils sont allés le chercher dans la classe, alors qu’il aurait fallu le faire sortir de la classe et l’interpeller ensuite. Je pense qu’il faut être ferme et envoyer des messages de fermeté. S’il y a eu une manière de faire des policiers qui contrevient au règlement intérieur et à la procédure, ce sera dit.

Par contre, il ne faut pas que cela gomme la gravité de ce que ce jeune a fait et qu’il a reconnu. On ne peut pas dire qu’on va protéger nos élèves et au premier cas se focaliser sur l’interpellation dans la classe par les policiers. Les propos étaient violents, il faut protéger nos enfants de cela.

Sur l’immigration : « Une position équilibrée »

Le sujet de l’immigration est de nouveau dans l’actualité et au Parlement en cette rentrée avec un projet de loi du gouvernement. Etes-vous favorable aux mesures de régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension ? Et accueillir les migrants en provenance d’Italie ?

A.B. : C’est un sujet depuis 2017. Il y a un droit d’asile en France et on accueillera ceux qui ont le droit d’asile. Ceux qui ne relèvent pas ce droit doivent être reconduits à la frontière. Ce projet de loi vient aussi sur le sujet du travail. Des personnes travaillent dans des conditions inacceptables ou ne sont pas embauchées. Arrêtons l’hypocrisie et soyons clairs avec les Français. Il y a la fermeté mais aussi la régularisation des sans papiers qui travaillent. Je suis sur une position équilibrée.

Sur les arrivées massives en Italie, nous n’accueillerons pas au-delà du droit d’asile.

Pour faire adopter cette loi immigration, il faut que vous trouviez une majorité ou le faire adopter par 49.3… Comment faire ?

A.B. : Jusqu’au bout on évitera d’utiliser le 49.3. C’est tout le travail parlementaire. Avec une majorité relative, on a déjà fait adopter un certain nombre de lois et pas faciles (nucléaire, énergies renouvelables, sécurité…). Je fais confiance à Gérald Darmanin qui sait travailler avec tout le monde. Il faut chercher des compromis à droite et à gauche.

Permanence taguée et menaces : « Un choc »

Votre permanence a été taguée à plusieurs reprises. En tant que députée de la majorité, est-ce que vous vous sentez en sécurité à Lyon ?

A.B. : Beaucoup de gens me posent cette question sur les marchés. Je ne me sens pas en insécurité à Lyon, les gens me connaissent bien, j’ai toujours accepté les débats y compris pendant la réforme des retraites. Mais la permanence taguée, c’est un choc. A chaque fois je porte plainte.

Parmi vos dossiers, vous défendez le délit d’homicide routier. Les associations considèrent que c’est symbolique et que ça ne va pas changer. Est-ce que les peines seront plus importantes ?

A.B. : Je travaille avec des députés d’autres groupes politiques sur ce sujet. Nous avons travaillé avec des associations de victimes. Aujourd’hui, quand vous tuez quelqu’un sur la route avec circonstances aggravantes, c’est toujours qualifié d’homicide involontaire. Or, quand vous prenez le volant ivre ou drogué, vous prenez encore plus de risques potentiels. C’est heurtant pour les proches des victimes.

Je me suis penché sur ce sujet après un grave accident de la route cours Vitton (6e à Lyon) avec deux victimes écrasées sur un trottoir. L’une est en fauteuil roulant à vie.

Cet homicide routier, c’est pour gommer le terme « involontaire ». C’est une infraction nouvelle. D’ailleurs, on ajoute le téléphone en main et la non assistance à personne en danger dans les circonstances aggravantes.

Avec la création de cet homicide routier, c’est pour insister sur la responsabilité du conducteur. Il y a aussi des peines supplémentaires comme la confiscation du véhicule et on doit insister sur l’exécution des peines.

Propos recueillis par la rédaction d’actu Lyon, interview éditée par Anthony Soudani et Nicolas Zaugra.

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