Les forains des allées de l’Oulle terminaient, ce dimanche matin, de remballer leurs manèges. Ils avaient pris la décision, samedi 9 mars, de quitter les lieux en raison du risque de crue du Rhône : un épisode méditerranéen était annoncé dans le Sud-Est de la France, avec cinq départements placés en vigilance orange. Le Vaucluse, lui, est en vigilance jaune depuis ce samedi.
Dans la matinée, ce dimanche, la voie de circulation qui longe le Rhône devant les allées de l’Oulle était en cours de fermeture. La circulation est tout de même possible, mais il faut emprunter la route qui longe les Remparts. Le trafic s’annonce perturbé, la Ville invite à privilégier les transports en commun pour se déplacer.
Pour limiter la pression sur les digues, en l’occurrence, le merlon des allées de l’Oulle, la municipalité a pris la décision d’ouvrir les vannes et d’inonder les allées de l’Oulle. Vers 11h30, le niveau du Rhône devrait donc monter.
Risque d’inondation sur la Barthelasse ce soir
Le parking était déjà fermé depuis ce samedi : la plupart des véhicules avaient déjà quitté les lieux, les voitures restantes ont été évacuées dans la matinée vers le parking de l’île Piot. « Le parking s’est vidé facilement. Quelques voitures sont en cours d’évacuation. Il n’y a pas de difficulté« , indiquait l’adjoint aux mobilités de la Ville, Fabrice Martinez Tocabens. Seuls deux manèges du Luna Park, dont le grand huit, resteront sur place, faute d’avoir pu être démontés dans les temps.
En début d’après-midi, ce dimanche, les voitures garées sur le quai de la Ligne et sous le pont Daladier, du côté de la Barthelasse, étaient, à leur tour, en cours d’évacuation. Elles vont être déplacées vers l’île Piot.
Selon les dernières prévisions des autorités, le Rhône devrait monter jusqu’à 5,90 mètres en fin de journée, à Avignon, un niveau critique. « Les habitants de la Barthelasse auront les pieds dans l’eau ce soir. Ils ont été informés par le système d’alerte Antibia (les habitants reçoivent un appel automatique sur leur téléphone, en cas de risque majeur, Ndlr) », indique Fabrice Martinez Tocabens. La cote d’inondation, pour l’île de la Barthelasse, est à 5,60 mètres.
Du côté des Remparts, la Ville s’apprête également à positionner les batardeaux, si le Rhône venait à déborder jusqu’à la route. « Nous ne savons pas encore s’il faudra les mettre. Ca se joue à 10 centimètres près« , explique l’adjoint, au regard des dernières prévisions.
Le site internet Vigicrues annonce une crue entre 5,10 et 5,30 mètres en milieu d’après-midi pour le Rhône, à hauteur d’Avignon. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Gard et l’Ardèche, notamment, ont fait gonfler des cours d’eau comme l’Ardèche et la Cèze, en crue. Par ricochet, les niveaux du Rhône continuent donc de grimper.
La circulation sera très probablement perturbée encore ce lundi. Devant cette situation, la municipalité invite à privilégier les transports en commun et le covoiturage.
La dernière crue du Rhône dans la cité des papes remonte au 12 décembre. Le Rhône était alors monté à 4,5 mètres environ. S’il atteint 5,90 mètres comme prévu, cette situation n’aura pas été vue depuis 2016.
Un mur de maison s’effondre à Bonnieux
Ailleurs dans le département, les intempéries ont fait des dégâts mais aucune victime. Les sapeurs-pompiers de Vaucluse sont intervenus une cinquantaine de fois, pour des sinistres en lien avec les intempéries, principalement des chutes d’arbres.
À Bonnieux, le mur d’une maison s’est effondré dans la nuit. Les habitants ont dû être relogés.
Une équipe de 14 sapeurs-pompiers, du groupe de sauvetage inondations du Vaucluse, est également partie au petit matin en direction de Saint-Anastasie, dans le Gard, pour rechercher les trois personnes disparues dans les intempéries: peu avant minuit, samedi soir, un homme et ses deux enfants étaient emportés par les crues du Gardon, en tentant de traverser un pont gonflé par les eaux, à Dions. Ils sont toujours recherchés.
À Apt, le Calavon est sorti de son lit
Le niveau du Calavon, rivière de tous les excès, est fortement monté en quelques heures dans la nuit de samedi à dimanche. Les habitants d’Apt sont familiers des colères du cours d’eau qui traverse le centre-ville. En quarante ans, la commune a connu une quinzaine d’inondations et coulées de boue. Cette nuit, l’eau a atteint un niveau de 2,30 m, soit près d’un mètre au-dessus de sa valeur normale.
Xavier Vandenostende, propriétaire du tabac Le Galia, sur le quai longeant la rivière, se souvient encore « de la crue de 2001, quand le cours d’eau avait débordé à la suite de l’accumulation de branches et troncs d’arbre qui avait provoqué la rupture d’un barrage en amont« . Cette fois, les dégâts sont peu importants notamment grâce à l’entretien du lit de la rivière et des berges entrepris par le Parc naturel régional du Luberon.
Le commerçant se félicite du dispositif d’alerte mis en place par la mairie pour informer les habitants par SMS des risques d’inondation. Il explique aussi que « ces derniers jours, le stationnement des véhicules avait été interdit dans le grand parking qui jouxte la rivière dans le centre-ville. La gendarmerie et la police municipale y avaient veillé scrupuleusement« .
Xavier, dont le commerce était ouvert comme d’habitude ce dimanche matin, attribue le peu de dégâts constaté aux « travaux commandés par Véronique Arnaud-Deloy, maire de la ville, en matière d’élagage et d’entretien des bords de la rivière. Ces mesures ont permis d’évacuer ainsi les branchages et morceaux de bois qui peuvent entraver le cours de l’eau« .
Au final et au premier abord, le bilan de ce coup de pluie sur la commune d’Apt se limite à quelques caves inondées et quelques chutes de pierres, constate le premier adjoint, Jean Aillaud, qui a piloté la cellule de crise cette nuit avec les services techniques. On constatait également ce dimanche matin un glissement de terrain avenue des Druides avec un rocher arrêté dans sa chute par un poteau électrique.
Même s’il est encore trop tôt pour établir un inventaire complet des dégâts de la nuit, on peut déjà dire que les mesures de prévention prises par les autorités ont permis d’éviter le pire et que les riverains rencontrés ce matin en étaient conscients.
Daniel Gillard
À Sault, la Nesque est en crue
La Nesque est, comme le Rhône, sortie de son lit à Monieux et dans la plaine de Sault, après les pluies torrentielles de la soirée et de la nuit de samedi à dimanche.
La Sorgue emporte des arbres arrachés
Si L’Isle-sur-la-Sorgue ne craint pas les inondations, cela n’empêche pas la rivière de se montrer menaçante.
Avec un débit de 50 m3 à sa sortie, la puissance du courant s’est manifestée par l’arrachage d’arbres le long des berges, bloqués au Partage des eaux et en ville par une montée de l’eau qui recouvre les berges de l’espace Robert-Vasse et effleure le pont. À 12h30, le débit de la Sorgue a atteint un record, près de 57 m3 par seconde.
J.-P. Paulais
Le Boulon est sous les aux à Robion
La commune de Robion aussi a connu les événements météorologiques ce samedi. Les habitantsont pu découvrir des rues où s’accumulent les graviers et pierres emportés par les eaux dévalant les pentes.
Les habitués du poumon vert de la ville, le Boulon, ont aussi eu la surprise de trouver non plus un grand espace naturel végétal mais une étendue d’eau, lEscanson est sorti de son lit.
Jacques Cavelier
L’Aygues monte
De mémoire de Camarétois, il y a bien longtemps que l’on avait pas vu l’Aygues, la rivière emblématique du village de Camaret-sur-Aygues, avec un tel débit.
Il est vrai que compte tenu des précipitations de ce samedi, entre sa source au pied du col de Perty, dans la Drôme, et Camaret, elle a eu le temps de charger. De bon augure pour la nappe phréatique…
Jean-Claude Thevot
À Orange aussi la rivière a pris ses aises, l’Aygues frôle la ville au nord. De nombreuses digues ont été mises en place depuis longtemps pour protéger la commune.
Il est vrai que compte tenu des précipitations de ce samedi, entre sa source au pied du col de Perty, dans la Drôme, et Camaret, elle a eu le temps de charger. De bon augure pour la nappe phréatique…
Passée de deux mètres de large à une vingtaine de mètres en une nuit, cette rivière qui prend sa source dans les Hautes-Alpes est, comme sa cousine Ouvèze, sujette à des colères impressionnantes.
Francis Pabst
À Bédarrides, l’Ouvèze fait des caprices
Depuis la crue exceptionnelle de l’Ouvèze en septembre 1992, qui avait inondé totalement la ville de Bédarrides, les habitants de la commune aux sept rivières, dont la Sorgue, sont sur leurs gardes. Aussi, ce dimanche après-midi, il y avait du monde sur le quai de l’Ouvèze pour observer la montée des eaux boueuses et tourbillonnantes de cette rivière impétueuse, ainsi que sur le pont roman qui a été coupé à la circulation.
Les pompes étaient en action pour drainer toute l’eau de la ville qui ne peut s’évacuer dans l’Ouvèze et les batardeaux posés pour parer à tout éventualité.
Francis Pabst
La grêle frappe Uchaux
Ce dimanche après-midi, un violent orage de grêle s’est abattu sur le sud de la commune d’Uchaux. Trois vagues successives ont été compté par les habitants.
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