Des peines allant jusqu’à huit mois de prison ferme ont été prononcées, mardi à Dijon, contre sept hommes pour l’agression en 2021 d’un maire de village qui avait demandé à l’un d’eux de rouler moins vite avec son quad sur un chemin réservé à la promenade.
« Le maire est tout seul. Il est le réceptacle de toutes les frustrations, et surtout concernant la sécurité », a souligné dans ses réquisitions le procureur de la République à Dijon, Olivier Caracotch. « C’est pour cela que l’État a la responsabilité de venir exercer son autorité », a-t-il poursuivi, demandant que l’ensemble des sept prévenus soient condamnés, d’un an ferme à un an avec sursis.
Le procureur n’a pas été totalement suivi par le tribunal. Il a certes reconnu coupable l’ensemble des prévenus mais a fixé à huit mois ferme la peine la plus lourde, prononcée contre deux prévenus. La condamnation la plus légère est de huit mois avec sursis. Le quadiste s’est vu infliger 15 mois avec sursis.
« C’est une bonne décision », a estimé Jean-Philippe Morel, avocat du maire, se félicitant en particulier que la commune avait été reconnue comme « victime pour atteinte à son image ».
Le 23 mai 2021, Jean-Claude Girard, maire d’Ouges (1 600 habitants dans la très proche banlieue de Dijon), avait demandé de ralentir à un jeune homme, faisant du quad à vive allure sur un chemin piétonnier.
« Il y a des enfants, c’est dangereux, je lui ai dit », a raconté à la barre Jean-Claude Girard. « Qui t’es, toi, pour me parler comme ça? », lui a répondu le quadiste, selon l’élu. « Je suis le maire de la commune, responsable de la tranquillité publique », lui a-t-il répondu. « Rien à foutre. Je descends te casser la gueule », a répondu le conducteur, selon Jean-Claude Girard. Le quadiste a alors appelé des « renforts », le maire recevant notamment un coup de barre de fer.
A l’ouverture du procès, une quinzaine d’élus municipaux étaient réunis devant le palais de justice de Dijon. « C’est vrai qu’on subit moins de respect et plus de violences », a déclaré Dominique Grimpret, maire d’Ahuy (majorité présidentielle), dans la banlieue de Dijon. « On n’a plus l’autorité qu’on avait avant », a-t-il assuré au milieu de ses pairs.
David Cabannes, un des avocats des prévenus, a quant à lui dénoncé un procès « politique » et « instrumentalisé ». Pierre-Henry Billard, avocat du quadiste, a stigmatisé des « attitudes caricaturales », avec, « d’un côté les voyous, et, de l’autre, les honnêtes gens ».
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