Grégory Doucet change de costume. A l’occasion de son bilan de mi-mandat, le maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Lyon mène depuis plusieurs semaines une campagne de communication soigneusement calibrée, avant de participer, mardi 12 décembre, à l’émission « Quotidien » sur TMC. Objectif : montrer qu’un maire écologiste n’est pas seulement là pour planter des arbres et qu’il peut gérer une grande ville, dans toutes ses composantes.
Depuis le mois de novembre, l’élu a tenu une réunion publique dans chacun des neuf arrondissements de la troisième ville de France pour organiser une confrontation directe avec les habitants et pour mieux se faire connaître. L’exercice était risqué. « Vous n’êtes pas le maire des cyclistes ! », lance une habitante excédée par les trottinettes qui « se croient tout permis », lors de la réunion du 6e arrondissement, vendredi 17 novembre.
La modification de la circulation figure en tête des récriminations exprimées. Voies cyclables, zones 30, rues piétonnes aux abords des écoles : les écologistes modifient le paysage urbain, ce qui provoque l’inquiétude des piétons, l’exaspération des automobilistes et l’impatience des cyclistes. « Les vélos, il faut en parler. J’en ai assez que les gens râlent à cause des cyclistes qui font n’importe quoi. Je tiens à ce qu’on les verbalise », répond le maire. L’élu distille les chiffres : hausse de 50 % des déplacements à vélo en trois ans, doublement de la brigade cycliste municipale, baisse de 22 % des accidents. A propos des trottinettes, il répète chaque soir : « A la différence de Paris, qui a tout interdit, j’ai fait le choix de la régulation. »
Scénographie minutieusement préparée
Au fil des réunions, le maire parle assez peu de végétalisation, même s’il revendique 3 hectares de nature gagnés sur l’urbanisation. Il vante la transformation de la rive droite du Rhône, projet majeur de son mandat. Et élargit son discours à la gestion des crèches et des cantines, à la vidéosurveillance et, très souvent, au prix du logement.
« Les écolos purs et durs, ils n’oublient pas d’utiliser leur voiture et les avions », se moque un habitant du 7e arrondissement, mercredi 22 novembre. A chaque interpellation, Grégory Doucet joue la bienveillance. « J’ai envie d’être le maire d’une ville qui fait attention à l’autre », dit-il souvent. En insistant sur la technicité de certains dossiers, comme la rénovation thermique de l’habitat, l’ancien cadre humanitaire d’Handicap international veut aussi gagner en crédibilité, après trois ans d’exercice municipal.
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