La région s’est portée candidate auprès du ministère de l’Intérieur pour tester l’uniforme dans cinq établissements. Des vêtements gratuits pour les familles qui seront produits localement, selon un souhait de la collectivité.
Deux mois après avoir annoncé, lors de l’inauguration du lycée Colonel Arnaud Beltrame à Meyzieu en présence de Gabriel Attal, le lancement d’une expérimentation du port de l’uniforme au lycée, Laurent Wauquiez a précisé fin octobre les contours de ce test. Le ministère de l’Intérieur et le conseil régional planchent actuellement sur la sélection de cinq lycées, deux privés et trois publics, pour mettre en place le port de l’uniforme à l’école dès la rentrée 2024. Ces établissements seront choisis pour «représenter l’ensemble des élèves de la région», indique Mickaël Paccaud, conseiller régional (LR) délégué à l’excellence éducative en charge du dossier des uniformes. Parmi les lycées publics devraient figurer un lycée agricole, un lycée de centre-ville et un lycée de banlieue.
Sur le fond, le conseil régional souhaite expérimenter l’uniforme «pour travailler sur la citoyenneté, le respect, gommer les différences et lutter contre les symboles religieux (…) En tant que pompier, je porte l’uniforme qui représente pour moi l’esprit de corps, l’égalité, la fierté et le sentiment d’appartenance. Lors de la polémique sur le port de l’abaya , j’ai été choqué d’entendre des lycéens dire qu’ils étaient contre le port de l’uniforme en expliquant “qu’on ne verra plus à qui on aura affaire”. C’est exactement ce que l’on veut gommer», poursuit Mickaël Paccaud. Cette expérimentation sera évaluée d’ici un ou deux ans par les services régionaux et du ministère pour être étendue ou non. «Notre objectif est juste de regarder si ça marche ou pas?», conclut Laurent Wauquiez.
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L’opposition divisée
L’expérimentation a été saluée par les groupes Reconquête et Rassemblement national. «Le port de l’uniforme est maintenant nécessaire dans de nombreux établissements scolaires pour lutter contre le prosélytisme islamiste», s’est félicité Vincent Lecaillon (Libertés Identité Souveraineté) tandis que Benoît Auguste (RN) s’est réjoui «que Gabriel Attal et Laurent Wauquiez deviennent les porte-parole du RN» sur ce sujet.
À gauche, Yann Crombecque (PS) a lui critiqué «une expérimentation précipitée et où rien n’est défini sur la forme. Tandis que sur le fond, les lycéens, parents d’élèves et personnel ne demandent pas le port de l’uniforme mais l’accélération de la rénovation thermique des lycées». Même discours chez EELV. «Comme si en revêtant l’uniforme, toutes les différences de condition de vie disparaissaient… Comme si en endossant un vêtement, on laissait sa personnalité et son histoire aux portes du lycée. L’uniforme, c’est la cloche posée sur l’école, c’est le vecteur du conformisme social à l’âge où s’affirment les personnalités», a déploré Catherine Bony.
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Des uniformes produits dans la région ?
Laurent Wauquiez a par ailleurs assuré que l’ensemble des uniformes sera pris en charge par le conseil régional. Reste désormais à définir quels types de vêtement proposer (polo, pantalon, pulls…), leurs couleurs, les tailles mais également les logos à proposer. Des réflexions sont en cours avec le ministère mais également l’industrie textile locale.
«On veut produire à 100% en Auvergne-Rhône-Alpes. Nous voulons y arriver parce que, pour moi, produire localement et éviter les importations, c’est la première façon d’agir pour l’environnement. Ça n’aurait aucun sens de mettre des vêtements produits en Asie sur nos enfants», a plaidé Laurent Wauquiez.
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La région Auvergne-Rhône-Alpes est la première région industrielle textile en France avec 600 entreprises représentant 17.000 emplois et un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros (29% du marché français). Une industrie sur les fibres naturelles et techniques qui s’est consolidée au fil des siècles dans le lignage des soyeux lyonnais. Pour Unitex, le syndicat de l’interprofession, produire ces uniformes dans la région serait «tout à fait possible»: «Il n’y a aucune barrière pour produire tous ces vêtements localement».
Le syndicat travaille régulièrement avec les collectivités pour les inciter à favoriser les filières locales dans la commande publique. Des échanges ont notamment eu lieu entre Unitex et la mairie de Lyon après la polémique sur les doudounes fabriquées au Bangladesh. «Nous avons eu une réunion de travail très constructive avec eux pour les mettre en relation avec des fournisseurs de doudounes. En Auvergne-Rhône-Alpes tout est possible, il suffit de frapper aux bonnes portes», poursuit l’interprofession. Le nom des lycées, mais également le visuel des uniformes des lycéens de la région devraient être dévoilés d’ici la fin de l’année.
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