Il est 14h40 ce samedi quand Jean-Pierre Dermit, le maire de Biot, annonce l’armement du poste de commandement du plan communal de sauvegarde. Autour de la table: sa première adjointe, sa cheffe de cabinet, le responsable de la communication, le chef des services techniques, le représentant de la Croix-Rouge, deux pompiers de la caserne biotoise, le commandant de la compagnie de gendarmerie, ainsi qu’un policier municipal. « Je n’ai qu’une crainte, c’est le hameau de la Brague », entame Jean-Pierre Dermit, les yeux rivés sur deux cartes projetées au mur.
Particulièrement exposée aux inondations, la commune a investi dans deux logiciels qui permettent de suivre les intempéries en direct et d’accéder aux prévisions d’un futur proche, ainsi qu’un mur d’images. 120 caméras rendent compte de la situation en direct. « Avant, on était obligés d’appeler les différents services d’astreinte. Là, on a accès à toutes les informations dont on a besoin », reprend le maire de Biot.
Troisième outil: le plan communal de sauvegarde. Ce guide, rédigé par l’équipe municipale, est approuvé par la préfecture, révisé tous les cinq ans et possède un chapitre par risque (inondation, incendie…).
Mobilisés jusqu’à la fin de l’alerte
« Je viens d’appeler le Smiage. Les pluies devraient s’intensifier à partir de 16 heures. Mais je vois que les vents sont avec nous, les précipitations semblent être poussées vers les Bouches-du-Rhône », rassure Jean-Pierre Dermit. Quelle que soit la météo, la préfecture ayant classé le département en vigilance orange « pluie inondation », le maire et la dizaine de personnes présentes autour de la table sont tenus de rester jusqu’à la fin de l’alerte, alors prévue ce matin.
Le maire a donc commencé par dresser une liste de personnes mobilisables au sein de ses services, chez les pompiers de Biot, côté Croix-Rouge… avant d’égrainer les actions entreprises la veille. « On a fermé les parkings et prévenu les entreprises situées en zone inondable, demandé aux Biotois de garer leurs voitures sur des points hauts, nettoyé les embâcles pour que l’eau s’écoule, on a annulé les éléments du week-end et commencé à informer les riverains qui pourraient être menacés », indique-t-il.
Une prévention qu’il veut sans faille pour éviter autant que possible le drame de 2015.
« Il faut être rassurant »
Vers 15h30, un premier SMS et un message vocal ont été envoyés aux personnes situées en zone à risque et qui en ont fait la demande. Des points de situation sont faits sur les réseaux sociaux de la commune et sur son site Internet. « Si ça s’aggrave, un autre dispositif nous permet de prévenir tous les habitants. Si les cours d’eau deviennent menaçants, on fait sonner les sirènes une demi-heure avant qu’ils débordent. Les gens savent alors qu’il faut monter au premier étage de leur habitation ou évacuer », détaille Jean-Pierre Dermit.
Qui ajoute: « le plus important se fait en amont. C’est la prévention, la communication… il ne faut pas être alarmiste, il faut être rassurant. »
L’enjeu de La Brague
Vers 16 heures, le maire, sa première adjointe et le chef des services techniques partent visiter les points chauds, vérifier que les embâcles sont bien nettoyés et répondent aux questions des administrés qu’ils croisent. Comme au hameau de la Brague, qui a été particulièrement touché par les inondations mortelles de 2015.
Depuis quatre ans, le maire y mène ce qu’il appelle « le projet du siècle ». « Ici, nous avons racheté 31 maisons, qui ont été détruites. Nous allons rendre sa place à la nature, donner du confort à La Brague pour pouvoir accueillir un maximum d’eau. Quand ce chantier sera fini, je serai beaucoup moins inquiet », explique Jean-Pierre Dermit.
Après ce tour de reconnaissance, retour en mairie où le poste de commandement se réunit une deuxième fois. « Il y a peu de circulation, les gens semblent avoir pris leurs précautions », entame le lieutenant Sisco, le commandant de la brigade de gendarmerie.
Les yeux à nouveau rivés sur les cartes, le maire tranche. « Le plus gros de l’événement semble commencer à partir de 21 heures. Il ne sert à rien de faire fermer Biot 3000 en amont, ce n’est pas la peine d’inquiéter les gens pour rien. Je propose d’appeler le Smiage vers 20 heures et on refera un point une heure plus tard. A qui je resers du café? »
Et les tasses se remplissent pour la cinquième fois depuis cet après-midi, mais surement pas pour la dernière.
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