Savoir humer l’air du temps. C’est ce que Xavier Bertrand conseillait à Jean-François Copé au lendemain des élections législatives de 2022. Le maire de Meaux, vigoureusement tancé par Laurent Wauquiez pour avoir plaidé en faveur d’un pacte de gouvernement avec la majorité présidentielle, s’étonnait que le président de la région Hauts-de-France fût au diapason de son homologue d’Auvergne-Rhône-Alpes.
« C’est pour toi, c’est une opportunité exceptionnelle », assurait Copé à Bertrand, persuadé de l’inéluctabilité d’une cohabitation menée par Les Républicains (LR). « Tu as raison, mais il ne faut pas avoir raison trop tôt », rétorquait l’ancien ministre sarkozyste.
Deux années et une dissolution ont passé, sans plus octroyer de majorité absolue à l’Assemblée. Pris en tenailles entre le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN), résigné à voir le Parti socialiste (PS) folâtrer avec les insoumis, le chef de l’État tourne les yeux vers la Droite républicaine [ex-Les Républicains au Palais-Bourbon] pour gouverner, cherchant à éviter une censure d’emblée.
De quoi rendre la nomination d’un Premier ministre des plus délicates. Le taulier du Nord semble toutefois cocher « de nombreuses cases », serinent les uns et les autres. « Xavier Bertrand peut servir grandement la France », encensait fin juillet Gérald Darmanin, qui fut son directeur de campagne aux élections régionales de 2015.
Des profils comme Bertrand, il n’y en a pas des masses
Hervé Marseille
« Des profils comme Bertrand, il n’y en a pas des masses », juge Hervé Marseille. Le président des centristes au Sénat ne manque pas de rappeler la carrière locale – maire de Saint-Quentin, député, président d’agglomération – et l’expérience ministérielle – Santé, Travail, Emploi – de l’ex-patron de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), figure de la droite sociale, élu à deux reprises à la tête de sa région face au RN, dont la première fois avec le concours de la gauche.
Les partisans de Xavier Bertrand le croient ainsi capable de séduire une « vingtaine de socialistes des champs », soit des députés PS élus dans des zones rurales. Dès les résultats du second tour, les émissaires du président des Hauts-de-France prenaient langue avec ceux d’Emmanuel Macron. « Les discussions tournent notamment autour du périmètre réservé du chef de l’État, confie un soutien du prétendant. L’Élysée garderait la main sur la Défense, les Affaires étrangères et l’Intérieur. »
Un rendez-vous manqué en 2017
À la manœuvre, entre autres, l’ancien conseiller politique – et toujours conseiller officieux – du président, le transfuge LR Thierry Solère. Mais Bertrand et Macron useraient également de chemins de traverse. « Le président a des réseaux très étonnants, rapporte un interlocuteur qui les côtoie tous deux. Xavier et lui viennent des Hauts-de-France [Emmanuel Macron est originaire d’Amiens, NDLR], ils se connaissent bien à travers leurs entourages respectifs, comme la famille Trogneux ou Gérald Darmanin. »
Suffisant, aux yeux de ce conseiller, pour gommer l’inimitié notoire, à son paroxysme durant la crise des gilets jaunes, entre les deux hommes : « Il y a, dans leur relation, un rendez-vous manqué en 2017 et beaucoup de mise en scène dans leur opposition. Il faut renouer le fil de cette histoire-là. »
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