« Le Président décide, l’intendance communale doit suivre…« , peste Georges Cristiani. Le maire de Mimet, président des maires des Bouches-du-Rhône, a déboulé hier à la préfecture, accompagné de plusieurs de ses homologues. Saint-Mitre, La Destrousse, Plan de Cuques, Auriol, Sénas : autant de petites communes que la décision soudaine du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer les électeurs dans un délai inédit met en grande difficulté. « L’organisation de deux scrutins en urgence et en pleine période touristique, lors des festivals et manifestations festives, pendant les congés de nombreux agents s’annonce très problématique« , a poliment expliqué Georges Cristiani au préfet de Région Christophe Mirmand, partageant ainsi l’inquiétude de nombreux maires partout en France. L’Association des maires de France (AMF), dès lundi, alertait sur « la charge importante » que représentent ces élections pour les communes, « dont l’exécutif ne semble pas avoir pleinement conscience« .
À Auriol, 13 000 habitants, la maire (DVD) Véronique Miquelly cherche désespérément 80 personnes pour tenir les bureaux de vote, militants, élus, bénévoles, mais aussi des agents municipaux prêts à travailler encore « deux dimanches d’affilée, 16 heures par jour », alors que beaucoup étaient déjà volontaires pour les élections européennes. « Il va falloir que je demande à certains de décaler leurs congés« , soupire l’édile. Annulée aussi la cavalcade de la Sainte-Éloi qui devait se tenir le 7 juin dans les rues d’Auriol, au grand dam des associations qui travaillent depuis des mois sur les décorations du village. Reportés les mariages et les fêtes programmés de longue date dans des salles communales qui seront réquisitionnées pour les élections. À Mimet, c’est le festival de théâtre qui doit trouver en urgence une autre adresse.
Dénonçant le « mépris de l’État » qu’ils estiment subir, de nombreux maires réclament une aide financière exceptionnelle de l’État. « Les maires sont les garants de l’exercice démocratique, mais l’État ne leur en donne pas les moyens« , proteste Laurent Simon, le maire LR de Plan-de-Cuques. Dans sa commune de 10 000 habitants, « un premier tour de législatives se chiffre à 15 000 euros quand la dotation de l’État pour l’organisation de ces élections plafonne à 9 000« . Le paiement des agents, en heures supplémentaires et parfois en tarif de nuit, fait facilement grimper la facture, surtout lorsque tout doit être fait dans l’urgence. « Est-ce les Plan-de-Cuquois qui doivent payer la différence ?«
À La Destrousse, la plus petite commune du département va devoir « décaler des projets » pour faire face au surcoût, se désole le maire centriste Michel Lan.
À une toute autre échelle, l’organisation éclair de ces élections à Marseille relève de l’exploit : 497 présidents de bureaux de vote à recruter (et éventuellement former), avec un volet de 30 présidents de secours supplémentaires. La Ville doit également leur adjoindre 1 600 secrétaires. Vu les délais, impossible de savoir combien de militants, d’élus, de citoyens seront disponibles les 30 juin et 7 juillet.
Aussi, la municipalité a prévu une mobilisation maximale de 4 agents par bureau, soit 2000 fonctionnaires mobilisés, en priorité des agents municipaux, mais aussi des marins-pompiers, des agents métropolitains. Moyennant des primes de 400 euros pour les présidents de bureau, 530 euros pour les secrétaires principaux et 300 euros pour les secrétaires adjoints, la facture s’élève à près de 750 000 euros. À laquelle il convient d’ajouter toutes les heures sup’ des agents mobilisés pour la logistique du scrutin (policiers municipaux, régies qui installent les panneaux électoraux et les bureaux, etc…). Ces dépenses sont théoriquement à charge de l’État, et remboursés forfaitairement aux communes sous la forme d’une « subvention pour frais d’assemblée électorale » sur la base de 44,73 euros par bureau de vote et 0,10 euros par électeur inscrit. Ce qui, d’après divers rapports, couvrirait environ deux-tiers des dépenses réelles de communes.
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