Louis Mermaz est mort ce jeudi à l’âge de 92 ans. Né le 20 août 1931 à Paris, il était une figure incontournable des années Mitterrand. Compagnon de route de la première heure de celui qui porta la gauche au pouvoir en 1981, il fut un élu local très implanté en Isère, pendant près d’un demi-siècle.
Parisien, c’est au milieu des années 60 que Louis Mermaz découvre la ville de Vienne et le département de l’Isère. Il chemine déjà depuis une dizaine d’années aux côtés de François Mitterrand au sein, d’abord, de la « Convention des institutions républicaines ». À la demande de ce dernier, Louis Mermaz pose ses valises en Isère avec, comme objectif, de faire la campagne de la gauche pour la présidentielle de 1965.
Louis Mermaz débarque alors sur les bords du Rhône, accueilli par les militants de la toute jeune fédération iséroise de ce qui est, alors, l’ancêtre du parti socialiste. Malgré la défaite de son mentor face au Général de Gaulle, Louis Mermaz commence à s’implanter dans notre département. Il est élu député en 1967, mais ne siège que pendant un an, puisqu’il est emporté par le raz de marée gaulliste lors des élections anticipées de 1968, provoquées par la dissolution de l’Assemblée dans la foulée des émeutes de « mai 68 ».
Mermaz remporte la mairie de Vienne en 1971 et restera en poste jusqu’en… 2001
C’est surtout lors des municipales de 1971 que Louis Mermaz épouse la ville de Vienne. Il remporte les élections et restera ensuite le maire de la cité antique pendant trente ans. Il participera notamment à la création du célèbre festival de Jazz, aux côtés de Jean-Paul Boutellier.
Mais Mermaz est insatiable. Outre la mairie, il s’empare aussi du canton de Vienne-Nord, deux ans plus tard, en 1973, et réussit la prouesse de se faire élire à la tête du conseil général en 1976, soit neuf ans seulement après son arrivée en Isère.
Ensuite, c’est entre l’Isère et Paris que Louis Mermaz partagera sa vie politique avec l’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981.
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« J’ai dit à Mitterrand : je suis venu assister à votre victoire » – Louis Mermaz
Louis Mermaz se rappelait de ce 10 mai 1981. « Après avoir voté à Vienne, j’ai pris la route de Château-Chinon. Je suis arrivé vers 18 heures et j’ai trouvé François Mitterrand à la terrasse du « Vieux Morvan ». Quand il m’a vu, il m’a demandé ce que je faisais là, je lui ai répondu : je suis venu assister à votre victoire ».
Éphémère ministre des Transports dans le premier gouvernement Mauroy -qui suit l’élection de François Mitterrand-, Louis Mermaz est récompensé de sa fidélité envers Mitterrand, en décrochant la présidence de l’Assemblée nationale dans la foulée des élections législatives organisées en juin 1981 pour donner une majorité au nouveau Président. Il restera au « perchoir » jusqu’à la première cohabitation en 1986. Il est alors l’un des quatre plus hauts personnages de l’État.
Louis Mermaz lit un discours de François Mitterrand aux députés en juillet 1982
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Plusieurs fois ministre lors du second septennat de François Mitterrand, (transports, agriculture, relations avec le Parlement) et même porte-parole de l’un des gouvernements Bérégovoy en 1992, Mermaz ne résiste pas à la vague bleue qui terrasse la Gauche en 1993. Il se replie alors sur sa ville de Vienne et prépare sa revanche.
En 1997, dans la foulée de la dissolution de l’Assemblée par Jacques Chirac, Louis Mermaz retrouve son siège de député de l’Isère. La France vit alors « les années Jospin » et « la gauche plurielle ».
En 2001, Louis Mermaz mène une dernière campagne, celle des sénatoriales. Élu au Palais du Luxembourg pour un mandat de neuf ans, prolongé d’un an, il passe donc dix ans sous les dorures de la Chambre haute. À l’issue de ce (long) mandat, en 2011, il se retire de la vie politique, vend sa maison à Vienne et retourne vivre à Paris, sa ville natale.
En 2011, France 3 avait suivi Louis Mermaz au Sénat, pendant une journée
En Isère, il mit le pied à l’étrier à toute une génération de jeunes socialistes, dont certains ont fait, par la suite, une brillante carrière. Notamment le sénateur André Vallini qui, lui aussi, présida le Conseil général, ou encore Didier Migaud, député-maire de Seyssins dans les années 2000, puis premier président de la Cour des comptes.
En 2013, Louis Mermaz revient en Isère à l’occasion de la parution de ses mémoires Il faut que je vous dise, un pavé de 700 pages paru chez Odile Jacob. Un récit de sa propre vie qu’il a mis dix ans à écrire et dans lequel il se livre aussi sur sa vie personnelle.
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Il révèle être le fils caché de Louis de Chappedelaine, député des Côtes-du-Nord et ministre à plusieurs reprises sous la IIIe République. Il se confie aussi sur les épreuves personnelles qu’il a endurées avec son épouse, notamment la mort de deux de ses enfants. Louis Mermaz est considéré comme le « père spirituel » d’André Vallini ou encore de Didier Migaud.
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