Le ton est cordial mais ferme : « Pour cette campagne JLF privilégie le contact direct sur le terrain avec ses concitoyens sans média ».
Que dire alors sur cette campagne dans la circonscription dont le député sortant ne veut pas de présence presse ?
L’accord qui a fondé le NFP l’a réservée au Parti Communiste. Le 30 juin dernier, ce même accord NFP a désigné Abdel Yousfi comme représentant du Nouveau Front Populaire.
Pourquoi affecter la 11e circo au PC ?
Aux européennes de 2019, Fabien Roussel, le patron des communistes, avait réuni 1029 voix. Le 9 juin dernier, 5 ans plus tard, la liste du parti communiste, « La Gauche unie » qui porte ironiquement mal son nom, plus ou moins dirigée par un Léon Deffontaines en voie accélérée d’oubli complet, en a rassemblé 1022.
On ne s’attardera pas sur la disparition des 7 nains, au profit d’une question rétrospective : comment l’accord NFP (qui réunit les Verts et le Parti communiste) pouvait donner autre chose qu’un échec dans cette circo dont Givors fait grandement partie ?
Quelle était la stratégie des négociateurs du NFT quand ils confièrent au communiste Abdel Yousfi la tête d’une coalition de gauche alors qu’il siège dans l’opposition au maire écologiste Mohamed Boudjellaba de Givors ?
De fait, avec 15 765 voix sur son nom, Abdel Yousfi a – et de loin – réalisé le pire score du NFP dans tout le département du Rhône (il faut aller dans l’Ain pour trouver plus bas ndlr). Et le 30 juin au soir, en précurseur avisé d’une stratégie dont on a vu depuis le succès, il se désistait avant que quiconque n’ait pensé à le lui demander.
Ce sacrifice de tant d’énergie politique suffira-t-il à intercepter le missile à double têtes recherchées que sont Maître Alexandre Humbert Dupalais et son suppléant Fabrice Riva (lui aussi dans l’opposition au maire de Givors – décidément – et inscrit dans le peu transparent « hors groupe ») ?
Avec 25 371 voix et presque 37% des suffrages, le duo mêlant accusation de parachutage et autochtonie hyperlocale est arrivé nettement en tête. Pourra-t-il conclure dimanche prochain ?
On aurait pu poser la question de savoir si le coup politique d’Eric Ciotti consistant à double introniser LR/RN des candidats en prenant de court son propre parti, était responsable de ces 25 371 voix, traduction concrète d’une sorte de prime à l’auto-sabordage politique, à ceci près que tout le monde connaît maintenant le caractère timide des candidats RN dans le Rhône.
On optera donc pour une stratégie plus positive : parler à la jeune ex-candidate officielle LR, Cindy Ferro, arrivée 4e avec 9,73% des voix.
Par SMS, elle donne son accord pour une interview post-électorale. Fille d’un entrepreneur spécialisé dans l’usinage de pièces d’aluminium, née en 2004, elle travaille comme collaboratrice du groupe Droite, Centre et Indépendants à la mairie de Lyon. Elle a rassemblé un peu plus de 6000 voix au 1er tour, dont le destin au 2e donnera une partie de l’explication de la victoire de Fugit ou de Humbert Dupalais.
Fidèle à la pratique des Républicains elle ne veut pas donner de consigne de vote à destination de ses électeurs. « Les gens ne sont pas des moutons », rappelle cette étudiante à l’antenne lyonnaise de H.E.I.P qui, avant de se passionner pour la politique et les institutions à l’instigation de son enseignant d’histoire en 3e, avait envisagé des études de vétérinaire. Par message, après la fin de l’interview, elle explicitera sa position. Les consignes de vote qu’elle aurait données « auraient eu un effet bien sûr, mais j’ai fait le choix de laisser chacun choisir en âme et conscience en fonction de ses affinités politique ».
Difficile de savoir ce qu’elle-même choisira de faire ce dimanche 7 juillet.
Du député sortant elle reconnaît la présence sur le terrain, tout en regrettant son incapacité à porter les revendications locales à Paris ajoutant – à titre personnel – les termes peu délicats que ce prof d’université porte sur elle et sa jeunesse et inexpérience dès qu’elle a le dos tourné.
Elle a appris sur sa circo en trois semaines de campagne plus qu’en des années de pratique politique, guidée par son suppléant Renaud Pfeffer dont elle loue les qualités d’organisation politique et la bienveillance à son égard.
Les choses avaient pourtant mal commencé, puisque le soir-même de son investiture elle se cassait au sens propre le nez qu’il fallait opérer pour redresser une cloison déviée.
De son amour pour l’église de Saint-Didier-sous-Riverie classée à l’Unesco, de son programme qui visait le développement des Incubateurs de Santé Solidaire sur le modèle de celui de Grigny qui rassemble des professionnels de santé en nombre suffisant pour que chacun d’entre eux puisse exercer pleinement ses qualifications, il n’est plus temps de parler.
Mais peut-être qu’un jour la 11e circonscription du Rhône lui redonnera une chance de la porter à sa tête.
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