REPORTAGE – Cet été, la petite commune aux portes de Marseille, jadis méconnue, se remplit de touristes fans de Plus belle la vie. Depuis son retour sur TF1, la célèbre série est en effet tournée en partie à Allauch plusieurs jours par mois. Les circuits thématiques affichent complets.
Le Figaro Marseille
«Viens chéri, on va faire une photo devant le bar du Mistral ! » La vingtaine de personnes qui arpentent les rues d’Allauch sous la chaleur du mois de juillet, ne boudent pas leur plaisir. Voilà une heure qu’ils visitent ce petit village méconnu aux portes de Marseille, en compagnie de Céleste, leur guide du jour. Alors que la jeune fille, appliquée, distille les anecdotes de tournage, les téléphones portables sont de sortie pour prendre en photo ce bar qui s’affiche chaque soir dans leur télévision depuis l’automne dernier. À leur droite, un cadre a été spécialement installé pour leur permettre d’avoir le meilleur angle de vue et le plus beau cliché sur ce lieu emblématique du célèbre feuilleton. C’est en effet ici, plusieurs jours par mois, que la production de Plus belle la vie, relancée par TF1, tourne désormais ses scènes extérieures, et notamment le célèbre bar du Mistral.
Le maire LR d’Allauch, Lionel de Cala, a accueilli à bras ouverts la production de Plus belle la vie, espérant ainsi placer sur la carte touristique de la Provence son petit village caractérisé par des rues typiquement provençales et ses grillons dont le chant couvre l’eau des fontaines. Quelques mois plus tard, le pari semble gagné et Allauch surfe allègrement sur la vague Plus belle la vie. Lancé le 8 juillet, un circuit organisé par l’office du tourisme a été bâti spécialement sur les lieux de tournage du feuilleton. L’engouement est tel que la mairie a décidé d’ajouter de nouveaux créneaux, trois fois par semaine. À ce jour, toutes les visites de juillet sont complètes, et en août, aucun samedi n’est disponible, seulement quelques mercredis et dimanches.
Fan de la première heure en vacances dans la région, Aurélie avait déjà tenté de réserver un samedi, en vain. Dès l’ouverture des nouvelles visites, cette mère de famille originaire du centre de la France n’a pas hésité longtemps et a emmené sa tribu avec elle, dont sa fille Louna, du nom d’un personnage très connu de Plus belle la vie. Équipée d’une tablette qui diffuse des photos des scènes de la série, Aurélie écoute attentivement Céleste et tente de se repérer dans le dédale des ruelles d’Allauch. «C’est dans cette rue qu’a été tourné l’Enchanteur», lance Céleste, au milieu de la petite rue Pierre Curie. «Ah mais oui ! Wendy, c’est la blonde ?», interroge Kévin, le compagnon d’Aurélie. «Mais oui, l’enchanteur, c’était le mari de Blanche !»,
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Des touristes de toute l’Europe
«La première fois que j’ai fait cette visite, je ne m’y attendais pas : les gens avaient le regard qui pétillait», s’étonne encore Céleste, face à l’engouement autour de la série. «Plus belle la vie, c’est le petit rituel de la journée, sourit Henry, visiblement aux anges. C’est vraiment sympa de découvrir les anecdotes et de visiter ce village. Nous venons de Belgique et nous sommes en vacances à Martigues. Il y a neuf ans déjà, on était allé au Panier», le quartier qui a inspiré la première version de la série.
Le Belge connaissait-il Allauch auparavant ? «Absolument pas, et je ne pense pas que je serais venu sinon, reconnaît Henry. Et c’est dommage, car c’est quand même un beau village !» «C’est une belle découverte, car je n’avais jamais entendu parler d’Allauch auparavant, ajoute Mélanie, touriste originaire de Compiègne en vacances à Aubagne. Et c’est très mignon.»
«Nous accueillons des visiteurs qui viennent de très loin, se réjouit Lionel de Cala. On a élargi notre marché touristique, en accueillant des étrangers originaires du Luxembourg, de la Belgique ou de la Suisse, et qui venaient très peu avant. Nous avons gagné une dimension européenne. Nous ferons le bilan au début du mois de septembre, mais on sent déjà des effets. Au mois de juin, la fréquentation touristique a connu une augmentation entre 20 et 30 %».
Dans son circuit touristique, la jeune Céleste n’hésite pas à mettre en avant le patrimoine local et les commerces d’Allauch, pour inciter les visiteurs à consommer sur place et faire bénéficier le tissu local de retombées liées à la série. «L’idée, c’est que ces touristes qui découvrent Allauch aient envie de revenir», confirme Lionel de Cala. Du côté du «bar du Mistral» acquis par un jeune homme par hasard, un mois avant d’être démarché par la production, le propriétaire a le sourire. À la fin de la visite, la petite terrasse du café se remplit en un claquement de doigts. Céleste sourit. «Chaque fois, à la fin, tous les visiteurs du groupe s’installent pour boire un coup !»
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