À trois jours de l’ouverture de leur campus de rentrée à Blois, l’ambiance est loin d’être au beau fixe chez les socialistes. Alors que l’hypothèse Lucie Castets à Matignon est définitivement enterrée, la fragile unité entre les différentes tendances au sein du parti se dégrade de jour en jour.
En cause : l’attitude à adopter vis-à-vis de La France insoumise (LFI). Agacée par les manœuvres jugées outrancières des mélenchonistes au sein du Nouveau Front populaire, l’opposition interne au premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure s’organise et sort les griffes.
Réclamant depuis plusieurs semaines une « clarification » de la ligne du parti par la tenue d’un bureau national d’urgence, les anti-Faure ont finalement obtenu gain de cause, mardi 27 août, après plusieurs demandes, dont une écrite, dimanche.
Emmenés respectivement par Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) et présidente du conseil national du PS, et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen (Seine-Maritime) et premier secrétaire délégué du PS, ces courants minoritaires – ayant reçu à eux deux 51 % des votes militants au dernier congrès du parti à Marseille (Bouches-du-Rhône) en 2023 – estiment être légitimes à faire entendre leur opposition face à une ligne politique qu’ils jugent actuellement « inféodée » aux Insoumis.
« Reprendre des discussions avec le président »
Ainsi, mardi, pendant plus de trois heures, les membres du bureau national ont pu échanger, sans voter, pour esquisser l’orientation du parti dans les jours et les semaines à venir. Si la décision « unanime » de « censurer tout gouvernement qui prolongerait la politique d’Emmanuel Macron » a été actée à l’issue de la réunion, l’occasion a surtout été saisie par Hélène Geoffroy pour attaquer frontalement Olivier Faure.
« J’assume qu’il nous faut reprendre des discussions avec le président de la République. Il nous sera reproché par tous les électeurs, les nôtres et ceux du front républicain, de n’avoir pas essayé jusqu’au bout », a notamment déclaré l’élue, qui assume vouloir continuer à chercher « des solutions pour un Premier ministre socialiste/social-démocrate ».
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Réfutant « tout procès en macronisme déguisé », un proche de la présidente du conseil national abonde : « En 2017, il y a plus de candidats de la ligne Faure qui ont rejoint le camp présidentiel que chez nous : on ne va pas rejoindre Emmanuel Macron. Mais, maintenant, il faut penser à la gestion du pays. »
Hélène Geoffroy a également attaqué le premier secrétaire sur une autre ligne de friction entre les courants socialistes : La France insoumise. « Nous ne pouvons pas être des supplétifs de LFI […]. Nous le savons tous dans ce bureau national : leurs provocations ne cesseront jamais, c’est leur ADN », a-t-elle alerté avant de poursuivre en s’adressant à Olivier Faure : « L’alternative que tu proposes est le bruit et la fureur, le désordre. »
« Des grincheux »
Une prise de parole aux allures de règlement de comptes qui n’a évidemment pas été du goût de tous. « Hélène Geoffroy souffre d’une obsession pathologique pour Jean-Luc Mélenchon. La seule qui le fait exister dans nos discussions, c’est elle », cingle ainsi une cadre du PS. « Critiquer une supposée soumission à LFI pour ensuite courir dans les bras d’Emmanuel Macron est assez déroutant », complète cette même cadre.
D’autres cherchent néanmoins à minimiser l’influence de cette dernière et de ses soutiens. « Ce sont des grincheux, mais en réalité peu d’interventions sont allées dans son sens, elle était assez isolée, même Nicolas Mayer-Rossignol ne l’a pas vraiment suivie », se rassure un membre du bureau national.
Qu’importe : du côté des « pro-Geoffroy », on se satisfait de ce petit coup de théâtre jugé nécessaire pour énoncer clairement les désaccords avec la ligne actuelle du parti. « On a été très unitaires depuis le congrès de Marseille, maintenant on va réaffirmer nos positions », avertit Philippe Doucet, un proche d’Hélène Geoffroy. « S’il faut que j’allume Mélenchon sur nos points de divergence, je le ferai, j’estime que l’on peut être d’accord sur le smic à 1 600 euros et être en désaccord sur “la police tue” et “l’antisémitisme résiduel” », insiste-t-il.
Dans le camp Geoffroy, certains ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin et comptent taper du poing sur la table aux universités d’été du PS, à partir de jeudi à Blois (Loir-et-Cher). « On va décider de la forme, mais ce sera vendredi en fin de journée », annonce un cadre. De quoi mettre en péril l’unité du parti à la rose. Ce dont rêve Emmanuel Macron pour constituer un gouvernement alliant droite modérée et gauche de gouvernement.
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