Avec un maire qui assume sa « folie des records », un petit village dans l’Ain devient peu à peu la capitale des records insolites dans la région. Situé à une heure de Lyon, Saint-Didier-sur-Chalaronne a rassemblé des centaines de personnes pour inscrire une fois de plus son nom dans le Guinness Book des Records.
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Un record tenté
Saint-Didier-sur-Chalaronne célébrait la cinquième édition de son festival « Esti’Val de Saône », un évènement gratuit et intergénérationnel organisé tous les mardis de juillet, qui ne cesse de gagner en ampleur grâce à une stratégie simple, mais efficace : battre des records absurdes déclinés chaque année autour d’un thème.
En 2023 et 2024, le village avait déjà tenté sans succès de battre la plus longue chenille qui redémarre, dont le titre est précieusement gardé par les Lillois. Après avoir battu le record du plus grand nombre de marinières en 2024, repiqué entre-temps par la commune de Pézenas, Saint-Didier-sur-Chalaronne est parvenu à battre un nouveau record.
Le thème, cette année, mardi 22 juillet, était celui du « cirque ». Le maire, Renaud Dumay, a ainsi poliment demandé à ses administrés de s’équiper d’un nez de clown. Problème : Melbourne a homologué une semaine plus tôt un record titanesque de 16 092 participants.
10 000 personnes
« Avec nos 3 000 habitants, on savait qu’on ne jouerait pas dans la même cour. Mais on a souhaité maintenir la tentative et on a atteint 1 594 personnes. Vu que ce record n’a jamais été tenté en Europe, ça fait de nous les champions européens, et ça crée une émulation particulière », sourit le maire.
Mais ce n’est pas ce record là qui l’intéresse le plus : « On a surtout franchi un cap avec 10 000 personnes accueillies lors du festival, c’est notre vrai record cette année », se félicite Renaud Dumay. « C’est celui-là qui compte le plus pour moi. »
Derrière l’absurdité des records, une stratégie bien rôdée : faire connaître le Val de Saône, attirer des financements et faire connaître l’évènement. « On a réussi à convaincre des sponsors privés et la région, c’était tout l’objectif », explique le maire. « C’est ça, l’ambition : créer un rendez-vous reconnu, capable d’unir les générations et de faire rayonner notre territoire. » Résultat : un pic de fréquentation inédit.
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« Toujours plus loin »
Pour Renaud Dumay, cette « folie des records » est aussi une affaire personnelle. « On me dit que je suis fou », rit-il. « Mais je suis un battant, j’ai envie d’aller toujours plus loin et d’atteindre un jour le niveau des grands festivals régionaux. Ce qui me rend le plus fier, c’est qu’on arrive à mobiliser les 14-20 ans, et à réunir tout le monde pour un rendez-vous loin des tracas du quotidien tous les ans. »
À l’avenir, il prévoit encore plus de musique, de soirées à thème et une meilleure structuration pour absorber la foule. « On arrive à nos limites en stationnement, il faut qu’on se redimensionne pour tenir dans le temps. »
En attendant, le rideau de cette cinquième édition tombe ce mardi 29 juillet, avec feu d’artifice, concert et bal de plein air. « L’image que je garderai, c’est celle-là », confie le maire : « Les sourires des gens qui passent sous l’arche au moment du décompte de l’huissier. »
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